Tidjane Thiam réagit après la décision de justice: "Le PDCI est uni derrière moi. Il n’y aura pas de plan B, il n’y aura pas de plan C"

Tidjane Thiam, le président du Pdci-Rda
Tidjane Thiam, le président du Pdci-Rda
Tidjane Thiam, le président du Pdci-Rda

Tidjane Thiam réagit après la décision de justice: "Le PDCI est uni derrière moi. Il n’y aura pas de plan B, il n’y aura pas de plan C"

Le 22/04/25 à 21:27
modifié 23/04/25 à 13:34
Réagissant, le mardi 22 avril 2025 dans une vidéo postée sur sa page facebook, à la décision de la justice de sa radiation sur la liste électorale, Tidjane Thiam a dit ceci:

"Chers Ivoiriennes, chers Ivoiriens,
Mes chères sœurs, mes chers frères,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,
Le 23 décembre 2023, il y a un peu plus de trois mois, j’ai eu l’immense privilège et l’honneur d’être élu démocratiquement président du PDCI-RDA. Je suis devenu le 3ᵉ président du PDCI-RDA, après Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié, avec plus de 96 % des voix.
Depuis cette élection – et même bien avant – je me suis entièrement consacré au travail. Vous m’avez vu sillonner notre pays, sans relâche. J’ai eu des dizaines, voire des centaines de rencontres avec toutes les couches socioprofessionnelles, toutes les catégories sociales et toutes les composantes ethniques de notre pays.
L’objectif était clair : établir un diagnostic réel et précis de l’état de la Côte d’Ivoire. Et surtout, avec l’aide de tous les cerveaux du PDCI et au-delà, élaborer un programme pour améliorer la santé pour tous, offrir une éducation de qualité et des opportunités équitables à nos enfants, garantir l’état de droit, faire régner la paix, et faire en sorte que plus aucun Ivoirien n’ait peur.
La semaine dernière, j’ai eu la grande joie de voir ce travail reconnu par les militants du PDCI. Ils m’ont renouvelé leur confiance avec 93 % de participation, un jour de semaine – un taux très significatif. Ils m’ont désigné, à 99,5 %, comme leur candidat à l’élection présidentielle, un score supérieur même aux 96 % obtenus précédemment. Je ne vous cache pas que cela m’a profondément touché.
Par ailleurs, j’ai eu l’honneur d’être désigné coordinateur de la Coalition pour une Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAPCI), créée avec 25 partis d’opposition, dont les formations de madame Simone Gbagbo, ancienne Première dame, monsieur Affi N’Guessan, ancien Premier ministre, monsieur Goudé, ancien ministre, et bien d’autres.
Un autre événement majeur mérite d’être souligné. Nous avons commandé un sondage avec une organisation de renommée mondiale pour mesurer l’opinion publique à quelques mois de la présidentielle. Les résultats viennent de tomber et sont très clairs. Deux éléments essentiels en ressortent :
La popularité des leaders politiques : Je suis en tête, avec une avance confortable et un solde très positif, devant l’ancien président Laurent Gbagbo.
L’intention de vote au second tour : Dans une hypothèse de duel entre le président Alassane Ouattara et moi-même, j’obtiens 57 % contre 41 %. Cela représente plus de 15 points d’écart.
Ces résultats montrent que les Ivoiriens ont vu et apprécié le travail accompli.
Mais aujourd’hui, je viens à vous avec gravité. J’ai appris qu’une décision du tribunal de première instance a prononcé ma radiation de la liste électorale, ce qui m’empêche d’être candidat à la prochaine élection présidentielle.
Il est clair pour moi que le pouvoir vient d’éliminer, par un raisonnement juridique inique et incompréhensible, son rival le plus sérieux. Ce n’est ni juste, ni légitime, ni acceptable. Ce n’est pas l’image que nous voulons donner de notre pays.
Certains ont voulu faire croire à des divisions au sein du PDCI, à des doutes sur mon leadership, des attaques sur ma nationalité. Mais le sondage – tout récent – montre que ces mensonges n’ont pas pris. Aujourd’hui, les masques tombent. Puisqu’ils n’ont pas réussi à m’affaiblir politiquement, ils tentent de m’écarter légalement.
Les procédures intentées contre moi sont initiées par des militants du parti au pouvoir, représentés par des avocats du parti au pouvoir, devant des juges nommés par le parti au pouvoir.
Je trouve cela profondément regrettable. Notre pays a connu trop de crises post-électorales. Je crains qu’une nouvelle crise ne se profile.
Le président Ouattara est actuellement dans un troisième mandat, dont la légitimité est contestée par certains. Des rumeurs évoquent même un quatrième mandat. Tous ces éléments réunis créent un climat dangereux pour notre nation.
Et pourtant, vous savez mon attachement à la paix, à la légalité, et à la non-violence.
Je vous le dis clairement : je n’accepterai pas cette radiation. Elle est injuste, injustifiée et incompréhensible. Le PDCI ne l’acceptera pas non plus.
Je remercie du fond du cœur tous ceux qui m’ont déjà envoyé des messages de soutien depuis l’annonce de cette décision. Cela me touche profondément.
Je suis déterminé à me battre pour que les Ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui les dirigera. Le PDCI est uni derrière moi. Il n’y aura pas de plan B, il n’y aura pas de plan C. Le candidat du PDCI, c’est celui que le parti a désigné démocratiquement et en toute transparence à 99,5 %.
Mon message, ce soir, est clair : merci pour votre confiance. Je suis résolu à être candidat à la présidence de la République.
Le président Félix Houphouët-Boigny disait, dans les moments graves, que certaines choses sont une question de dignité. Aujourd’hui, mes chers frères et sœurs, je vous le dis : permettre aux Ivoiriens de choisir librement leur dirigeant est une question de dignité.
Vous pouvez compter sur moi pour mener ce combat. Et je ne doute pas qu’au bout de ce chemin, vous me porterez, par vos suffrages, à la présidence de la République, pour mettre l’homme, le capital humain, au centre de notre projet.
Merci pour votre attention. À très bientôt."

NB: les titres sont de la rédaction


Le 22/04/25 à 21:27
modifié 23/04/25 à 13:34