Crise dans le secteur des petits ruminants : Le général Soumahoro Gaoussou alerte les autorités à l’approche de la Tabaski

Les acteurs du secteur des petits ruminants interpellent les autorités ivoiriennes. (Ph: Dr)
Les acteurs du secteur des petits ruminants interpellent les autorités ivoiriennes. (Ph: Dr)
Les acteurs du secteur des petits ruminants interpellent les autorités ivoiriennes. (Ph: Dr)

Crise dans le secteur des petits ruminants : Le général Soumahoro Gaoussou alerte les autorités à l’approche de la Tabaski

Le 23/04/25 à 14:20
modifié 23/04/25 à 17:57
Le général Soumahoro Gaoussou, président du conseil d’administration de l’Interprofession petit ruminant (Ipr), a tenu une conférence de presse le mardi 22 avril 2025, dans un hôtel à la Riviera-Palmeraie pour interpeller les autorités ivoiriennes sur les défis persistants du secteur.

Face à une précarité grandissante des acteurs et à l’approche de la fête de la Tabaski, le général Soumahoro Gaoussou a lancé un appel urgent à l’action, dénonçant l’absence de solutions concrètes malgré des mois de sollicitations.

Un secteur en souffrance après les déguerpissements

Le cœur du problème réside dans la situation des commerçants de petits ruminants (ovins et caprins) délogés du districts d’Abidjan sans réinstallation pérenne. « Depuis leur déguerpissement, ils survivent dans une précarité indescriptible », a martelé le général Soumahoro Gaoussou. Ces acteurs, essentiels pour l’approvisionnement lors de la Tabaski, réclament un site officiel pour exercer leur activité. L’Ipr, structure mandatée par l’État pour organiser la filière, exige que les autorités désignent un « emplacement d’alignement » conforme aux récentes réformes administratives.

« Nous ne refusons pas de nous installer à Anyama ou ailleurs, mais que l'on nous indique clairement notre place ! », a-t-il insisté, évoquant des tensions autour de la gestion des Ptu (Points de transaction unifiés), censés structurer le commerce. Il dénonce une « instrumentalisation » de groupes perturbateurs empêchant la mise en place de comités de liaison, pourtant cruciaux pour fluidifier les échanges aux marchés, abattoirs et frontières.

Menaces et violences : l’urgence d’une médiation

La situation s’est envenimée à Bouaké où des individus armés de machettes ont récemment attaqué des membres de l’Ipr venus installer un comité de liaison. « On ne peut pas tolérer ces comportements de Far West dans un État de droit », a dénoncé le général Soumahoro précisant avoir saisi les procureurs de Bouaké et de Korhogo. Refusant toute escalade, il privilégie les recours juridiques : « Je ne tomberai pas dans le jeu des bandits. Mais si rien ne change, nos plaintes se multiplieront. »

À trois mois de la fête musulmane, l’Ipr alerte sur les risques de flambée des prix et de désorganisation. « Sans site dédié, les commerçants ne peuvent travailler dignement. Résultat : la spéculation guette et on accusera les vendeurs de petits ruminants d’être trop chers », anticipe le général Soumahoro Gaoussou. Pourtant, des solutions existent : l’Ipr propose un dispositif frontalier pour faciliter l’importation des bêtes et des comités de médiation locaux. Mais ces mesures sont bloquées par des « groupes hostiles », selon lui.

Un appel au dialogue

Le général Soumahoro Gaoussou refuse de parler de « menace » directe sur la Tabaski, saluant la résilience des grossistes et commerçants. Mais il en appelle au calme et à la responsabilité des autorités : « Convoquez-nous autour d’une table ! La gestion de ce dossier ne doit pas se faire en catimini. » Confiant dans une issue apaisée, il conclut : « Je suis sûr qu’ils nous écouteront. L’État a créé les interprofessions pour éviter le chaos. Agissons avant qu’il ne soit trop tard. »


Le 23/04/25 à 14:20
modifié 23/04/25 à 17:57