Politique : Le Pdci-Rda à la croisée des chemins

Le siège du Pdci-Rda à Cocody. (Ph: Dr)
Le siège du Pdci-Rda à Cocody. (Ph: Dr)
Le siège du Pdci-Rda à Cocody. (Ph: Dr)

Politique : Le Pdci-Rda à la croisée des chemins

Le 28/04/25 à 09:22
modifié 28/04/25 à 10:43
Partagés entre leur président Tidjane Thiam et un plan B ou C à la présidentielle, les militants du Pdci-Rda soufflent le chaud et le froid. Une véritable chape de plomb s'est abattue sur eux à la suite de la décision de radiation de leur candidat de la liste électorale, tombée le mardi 22 avril 2025, dans le cadre du contentieux judiciaire, après la saisine du tribunal par plusieurs électeurs dénonçant l’inscription de Tidjane Thiam. La radiation de celui-ci est insusceptible de recours et s’impose à la Cei qui, jusque-là, continuait de maintenir le mis en cause sur la liste électorale.

Depuis, la direction du vieux parti enchaîne tous les jours les réunions et multiplie les communiqués et déclarations sans parvenir à adopter une stratégie de lutte.

À 6 000 kilomètres de sa base, à Paris, en France, Tidjane Thiam de son côté, pour le moment n'accorde officiellement que des interviews à des médias pour contester la décision de justice.

Pour lui, c'est le pouvoir qui est derrière cette décision. Car dira-t-il, c'est parce qu'un sondage le donne vainqueur à l'élection présidentielle du 25 octobre 2025 qu'on veut l'empêcher d'être candidat. "Je vous le dis clairement : je n’accepterai pas cette radiation. Elle est injuste, injustifiée et incompréhensible", a déploré Tidjane Thiam.

Le président Tidjane Thiam est en France. (Ph: Dr)
Le président Tidjane Thiam est en France. (Ph: Dr)



Faux ! rétorque en chœur le gouvernement et le parti au pouvoir, le Rhdp. Le ministre de la Communication et des Médias, par ailleurs porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a réagi le 23 avril 2025 sur la décision de la radiation du président du Pdci-Rda, Tidjane Thiam, par la justice. « Nous sommes en train de bâtir un Etat de droit. Quand vous regardez d'où vient notre pays, avec toutes les violations de nos textes que nous avons connues depuis, je dirais, il était important de revenir aux fondamentaux d'un Etat de droit qui est basé sur le respect des textes », a affirmé le ministre après le conseil des ministres tenu au Palais de la présidence à Abidjan-Plateau.

« C'est facile de voir partout la main de l'État, mais je peux vous assurer que le Président de la République est en train de réussir à construire l'Etat de droit qu'il veut que notre pays devienne. Un pays respectueux de ses textes, un pays respectueux de sa Constitution, un pays respectueux des décisions de justice qui sont prises. C'est de cela qu'il s'agit », a fait savoir Amadou Coulibaly. Et de déclarer ceci : « nous ne commentons pas des décisions de justice, nous les respectons ».

De son côté, Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du Rhdp, a, dans une déclaration le 23 avril 2025, dit ceci: « Tidjane Thiam, après avoir commis tant d’impairs, rusé avec les textes de son parti, caché volontairement la vérité à ses militants, dans l’unique but de parvenir à ses fins, devrait plutôt avoir la sagesse et l’humilité de demander publiquement pardon aux militants du Pdci-Rda et aux Ivoiriens, au lieu de choisir les courtes échelles, en cherchant à transférer la responsabilité de ce qui lui arrive sur d’autres personnes ».

Dans cet imbroglio juridico-politique, les militants du Pdci-Rda sont dans le désarroi total. Désemparés, ils ne savent pas à quel saint se vouer. Ils refusent ostentatoirement un plan B où en 2000, le Pdci-Rda a été obligé de choisir un plan B, parce que le Président Henri Konan Bédié était en exil. C’est le vice-président du Pdci-Rda, Emile Constant Bombet qui avait été choisi comme candidat à une convention du parti qui s’est tenue à Yamoussoukro.

Pourquoi ne pas essayer cette piste ? Plusieurs d'entre les militants du Pdci-Rda, dans une démarche messianique, attendent une miséricorde divine du Seigneur, refusant tout plan B ou C.



Le 28/04/25 à 09:22
modifié 28/04/25 à 10:43