Dialogue intergénérationnel à Blockhauss : Le ReFJPCI pour la mise en lumière des valeurs traditionnelles
Se rencontrer autour des valeurs de la tradition atchan telles que mises en œuvre dans le village de Blockhauss ; c’était là l’enjeu du panel tenu au palais de la chefferie dudit village.
A l’entame, Paul Adjemin, représentant Ernest Godogo, le chef dudit village intronisé le 10 août 2024, a instruit l’auditoire sur le nom particulier de ce village atchan. Selon lui, cette appellation est d’origine allemande qui signifie « Forteresse ». Aux temps anciens, les hommes de ce village étaient des guerriers qui assuraient la protection du peuple atchan, communément appelés ébrié.
Paul Adjemin a expliqué que le village de Blockhauss fait partie d’un ensemble de sept villages qui constituent la tribu Nonkwa. Il faut noter que les Atchan sont un conglomérat de tribus dont les Bidjan, les Kwè et les Nonkwa.

Les derniers cités, selon Constant Oga, président de l’association des personnes du 3e âge du village, sont des guerriers. Ce qui explique que les villages des peuples Nonkwa sont installés dans les zones tampon pour pouvoir contenir les velléités des autres peuples qui, jadis, se livraient des guerres fratricides.
Le panel a aussi permis de savoir que la jeunesse de Blockhauss est bien intégrée et épanouie. Nanguy Victor-Pacôme, porte-parole des jeunes et également porte-parole de l’ensemble de la jeunes atchan de Côte d’Ivoire, l’atteste si bien.
En effet, souligne-t-il, les jeunes ont toujours été consultés et leur avis pris en compte dans les décisions majeures qui engagent la vie de la communauté villageoise.
Quant aux femmes, représentée parmi les panélistes par Régina N’Gbagnan, bien que ne siégeant pas dans la notabilité, elles jouent aussi leur partition dans la bonne marche du village en perpétuant, par exemple, la tradition séculaire d’entretien des cimetières, à l’instar de tous les villages atchan. Un symbole fort que portent avec honneur et dévouement celles qui donnent la vie et qui sont appelées à prendre soin des morts.
A l’issue de ce panel, Agnès Kraidy, présidente du ReFJPCI, a exprimé toute sa gratitude aux chefs traditionnels pour leur disponibilité à accueillir les activités du Dig. Avant la rencontre de Blockhauss, une session de formation animée par Marie-Laure Zakry, journaliste à Radio Côte d’Ivoire, a permis à des animateurs de radio, notamment Istc Fm, La Voix de l’Espérance, Fréquence Vie, La Voix de la Diaspora, La Voix Sainte et Africa Radio de revisiter les techniques radiophoniques.
Il faut noter que le dialogue intergénérationnel est un volet du projet « Innover pour dialoguer ». Ce projet bénéficie de l’accompagnement financier de la Coopération allemande à travers la Deutche Welle Akademie. Les prochains Dig auront lieu ce 24 août à Anoumabo, un autre village atchan de la commune de Marcory.
Firmin N’Dri Bonfils