Dialogue public-privé: Les acteurs explorent des voies pour redynamiser la coordination des cadres paritaires sectoriels

Les parties prenantes ont promis de poursuivre la réflexion au delà de l'atelier
Les parties prenantes ont promis de poursuivre la réflexion au delà de l'atelier
Les parties prenantes ont promis de poursuivre la réflexion au delà de l'atelier

Dialogue public-privé: Les acteurs explorent des voies pour redynamiser la coordination des cadres paritaires sectoriels

Le 23/08/24 à 15:32
modifié 24/08/24 à 17:44
Bamba Vassogbo, directeur de cabinet adjoint, représentant le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, président du Comité technique de concertation (Ctc), a présidé les travaux de l’atelier national de coordination des cadres paritaires sectoriels de dialogue État-secteur privé. C’était les 20 et 21 août 2024, au Pullman Hôtel Abidjan-Plateau.

Organisé à l’initiative du Secrétariat exécutif du Comité de concertation État-secteur privé (Se-Ccesp) avec l’appui du projet « Promotion des réformes économiques et investissements (ProREI) de la coopération allemande (Giz), cet atelier avait pour objectif principal de poser les bases d’une collaboration renforcée entre le Ccesp et les cadres paritaires sectoriels.

Trente-cinq institutions publiques et privées ont participé aux deux jours de travaux qu’a duré cet atelier. Sonnant ainsi, la remobilisation des différents cadres paritaires sectoriels du dialogue public-privé.

Ces travaux ont surtout permis de dresser une cartographie des thématiques et des problématiques traitées au sein des différents cadres paritaires sectoriels existants, mais également d’identifier leurs principaux défis et besoins actuels. Aussi, les orientations proposées par les parties prenantes au terme des échanges, tiennent compte des enjeux en lien avec l’alignement des objets des cadres de dialogue public-privé sur les préoccupations et centres d’intérêt du secteur privé, l’efficacité des processus de dialogue public-privé et la cohérence de l’ensemble du dispositif.

De façon précise, les recommandations proposées visent à améliorer la visibilité sur les activités des cadres du dialogue public-privé, à renforcer la coordination dans la prise en charge des préoccupations du secteur privé, ainsi que des capacités techniques et opérationnelles des cadres dudit dialogue et à améliorer, enfin, le suivi-évaluation de leurs activités.

Convergence de vue

À l’occasion, Bamba Vassogbo a traduit les remerciements de son mandant à la Giz pour son appui constant à la Côte d’Ivoire, et surtout l’intérêt accordé au renforcement du dialogue public-privé.

Selon lui, la création du Ccesp a aidé à la mise en place de réformes structurelles pour améliorer le climat des affaires, contribuant ainsi à un accroissement des investissements privés.

« Les investissements sont passés de moins de 9% en 2011 à 23% en 2023, permettant à notre pays de renouer avec la performance économique. Mais, le tissu productif ivoirien présente encore des points de fragilité non négligeables, largement dominé par le secteur informel avec environ 80% des emplois. Et les Pme représentant environ 98 % des entreprises formelles, restent peu contributives à la valeur ajoutée », a-t-il déclaré.

Aussi s’est-il réjoui de l’orientation donnée par le ProREI qui accorde une attention particulière au renforcement du dialogue public-privé, principal tremplin, pour l’identification, la formulation, la mise en œuvre et le suivi évaluation inclusive des processus de réformes en faveur du secteur productif.

« Le gouvernement ivoirien à travers le ministère des Finances et du Budget marque un grand intérêt aux conclusions de cet atelier pour un environnement des affaires encore plus attractifs, en vue d'investissements privés », a ajouté M. Bamba. Convaincu de ce qu’avec l’appui de l’Etat, le secteur privé peut mieux faire en termes d’investissement et de création d’emplois décents.

De son côté, Ouattara Eric, conseiller technique et représentant du ministre Souleymane Diarrassouba du Commerce et de l’Industrie, qui assure la tutelle politique de ce projet, a souligné la volonté du gouvernement à transformer structurellement l’économie du pays.

« Le gouvernement a inscrit au cœur de son agenda, la formulation et la mise en œuvre de réformes clés en harmonie avec sa vision de développement, afin d’améliorer le climat des affaires, faciliter l’accès aux financements, la promotion des innovations technologiques et à l’accroissement des investissements en vue de créer un environnement favorable à la compétitivité du secteur privé », a-t-il confié.

Pour sa part, Fanny Ismaël, représentant le patronat ivoirien, a, au nom du président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), Ahmed Cissé, relevé à double titre l’utilité de cet atelier pour le secteur privé, notamment la question de l’efficacité du dialogue État/secteur privé, et la prise en compte des attentes des différents acteurs du secteur privé.

Surtout que dans le Pnd 2021-2025 estimé à 59 000 milliards de FCfa d’investissements à réaliser, le privé à une contribution de 74 %, soit 43 600 milliards de FCfa. D’où la nécessité d’un climat des affaires incitatif inhérent à un dialogue public-privé fort, qui doit servir à instaurer une confiance mutuelle et à rapprocher les points de vue dans le but de jeter les fondements d’une économie prospère.

Pour Milica Vukadinovic, directrice du programme ProREI, ce projet démontre la volonté des deux pays à maintenir et entretenir un partenariat fructueux au service du développement. Et de préciser qu’il s’inscrit dans le cadre de la troisième thématique des axes clés de la coopération bilatérale ivoiro-allemande, à savoir le « développement économique durable, formation et emploi ».

« Notre objectif est d’accompagner les réformes nécessaires à l’amélioration de la compétitivité de l’économie de la Côte d’Ivoire, tout en favorisant un climat des affaires propice à l’investissement et à l’innovation », a soutenu Vukadinovic. Tout en estimant que cet atelier est une étape essentielle dans le processus d’échanges constructifs, et bien entendu dans la coopération avec le Ccesp.

Adressant ses remerciements aux ministres Adama Coulibaly en charge des Finances et du Budget, Souleymane Diarrassouba du Commerce et de l’Industrie et à Milica Vukadinovic, directrice du Programme ProREI, Mariam Fadiga Fofana, Secrétaire exécutif du Ccesp, a précisé que cet atelier fait suite aux recommandations de la stratégie nationale du dialogue public privé adoptée en 2017. Dont la principale attente est le renforcement de la collaboration et une meilleure coordination entre le comité de concertation Etat Secteur Privé et les cadres paritaires sectoriels, visant la compétitivité de notre économie.

« La coordination des activités des différents cadres paritaires sectoriels s’avère être une tâche continuelle avec des défis permanents qui exigent des différentes parties, une collaboration fluide et permanente dans la mesure où le Secteur Privé entend constamment se revivifier afin d’être à la hauteur des défis et enjeux de développement de notre pays », a fait savoir Mariam Fadiga Fofana. Et d’insister sur le fait que la volonté de l’Etat est de toujours décider d’un commun accord avec le secteur privé, d’où le terme « consultation à priori » qu’il prône.

Le Projet ProREI est doté d’un fonds de 12 millions d’euros, soit environ 7,9 milliards FCfa par le ministère de la Coopération économique et du Développement de la République Fédérale d’Allemagne (Bmz) et mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (Giz) GmbH.

L’objectif du projet ProREI est de contribuer à l’amélioration de l’environnement du climat des affaires et de l’investissement pour un secteur privé plus compétitif et durable en soutenant les processus de réformes économiques et en encourageant les investissements privés qui favoriseront une transformation structurelle, inclusive et durable de l’économie ivoirienne.
Il entend ainsi se joindre aux efforts du gouvernement ivoirien pour renforcer l’animation du dialogue public privé en Côte d’Ivoire, afin de répondre aux défis, notamment l’insuffisance de communication autour des activités ; les difficultés relatives à l’animation au quotidien des cadres paritaires sectoriels et une faible valorisation des acquis dans le cadre de l’animation du dialogue public privé au niveau national.


Le 23/08/24 à 15:32
modifié 24/08/24 à 17:44