Professeur Meité Syndou : « L’Institut Pasteur de Côte d'Ivoire est à la pointe de la détection de la Variole du singe »

Professeur Meité Syndou
Professeur Meité Syndou
Professeur Meité Syndou

Professeur Meité Syndou : « L’Institut Pasteur de Côte d'Ivoire est à la pointe de la détection de la Variole du singe »

Le 30/08/24 à 10:57
modifié 30/08/24 à 10:57
Face à la recrudescence mondiale de la maladie de Mpox (anciennement variole du singe), l'Organisation mondiale de la santé (Oms) a tiré la sonnette d'alarme. L'Afrique, et particulièrement la Côte d'Ivoire, où 35 cas ont été signalés, fait face à une situation préoccupante avec un décès enregistré. L'Institut Pasteur de Côte d'Ivoire (IpCi), expert en recherche, joue un rôle clé dans la confirmation des cas et la lutte contre cette maladie. Pour éclairer les efforts et défis liés à cette épidémie, nous avons interviewé le Professeur Meité Syndou, Coordonnateur Scientifique du Cepris à l'IPCI.

Les symptôme de la variole du singe
Les symptôme de la variole du singe



Depuis le 22 juillet 2024, l'Oms a tiré la sonnette d'alarme sur le Mpox. Professeur, pouvez-vous nous parler de cette maladie ?

Le Mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe, est une zoonose causée par le Mpoxvirus, également appelé virus de la variole du singe. Ce virus a été isolé pour la première fois chez les primates non humains en 1958.

Est-ce que l'IpCi a la capacité de diagnostiquer cette maladie ?

Oui, l’IPCI est effectivement chargé de la détection des cas de Mpox. Nous utilisons la biologie moléculaire, notamment la méthode de la PCR (Polymerase Chain Reaction), qui a également été employée pour détecter le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la Covid-19. L’Institut Pasteur de Côte d'Ivoire est donc à la pointe de la détection et de la lutte contre la Variole du singe

Quel est l’état des connaissances sur cette maladie qui permet à l'IPCI de mettre en place le diagnostic ?

Le Mpoxvirus a été l’objet de ma thèse de doctorat à l’IpCi, dirigée par la Professeure Mireille Dosso, Directrice de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire. Cette thèse a permis de développer les méthodes de diagnostic du Mpoxvirus. Aujourd’hui, ce diagnostic est soutenu par la formation spécialisée et la disponibilité des kits Pcr pour le Mpoxvirus. Le personnel de l’IpCi dispose de plus de 10 ans d'expérience en Pcr, que ce soit au sein de la Plateforme de Biologie Moléculaire (Pfbm), du Département des Virus Épidémiques (Dve) ou d’autres départements de l'Institut. Actuellement, la détection est assurée par la PFBM. En cas d'augmentation significative des cas, d’autres laboratoires pourront venir en soutien, car ils sont également formés à la Pcr.

Une vue des équipements de l'IpCi
Une vue des équipements de l'IpCi



Le Mpox appartient-il à la même famille que le Covid-19 ou Ebola ? Quelle est la différence entre cette nouvelle maladie et le Covid-19 ou Ebola ?

Le Mpoxvirus est différent du virus de la Covid-19 et du virus Ebola. Le Mpoxvirus est un virus à ADN, tandis que le Covid-19 et Ebola sont des virus à ARN. Les virus à ARN, comme le Covid-19 et Ebola, sont généralement plus transmissibles. En ce qui concerne les manifestations cliniques, le Mpox se caractérise principalement par des lésions cutanées, ce qui le distingue de la Covid-19 et d'Ebola.

Le Mpox existait-il déjà dans notre pays ou, selon vos connaissances actuelles, la souche de contamination du patient zéro est-elle venue de l'extérieur ?

Oui, le Mpoxvirus avait déjà été identifié chez l’homme en Côte d’Ivoire dans les années 1970 et 1980. Nous assistons maintenant à une réémergence de la maladie plus de 40 ans après. Actuellement, les cas signalés sont tous locaux et aucun cas importé n'a été détecté.

Fratmat.info avec Sercom IpCi



Le 30/08/24 à 10:57
modifié 30/08/24 à 10:57