Tchad: Quatre mandats d'arrêts internationaux émis contre d'anciens proches d'Hissène Habré

L'ex président tchadien encadré par la sécurité à l'entrée du tribunal
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Tchad: Quatre mandats d'arrêts internationaux émis contre d'anciens proches d'Hissène Habré

près l'arrestation de Mahamat Djibrine, dit «El Djonto», mercredi 15 mai au Tchad, le ministre tchadien de la Justice avait affirmé ce jeudi matin sur RFI qu'il y aurait d'autres mandats d'arrêt internationaux émis. De fait, la justice tchadienne a lancé des mandats d'arrêt à l'encontre de quatre anciens dignitaires du régime d'Hissène Habré, tandis qu'à Ndjamena, huit personnes ont été arrêtées.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'après treize années d'inaction dans cette affaire, tout va désormais très vite, depuis la signature de l'accord-cadre de coopération judiciaire avec le Sénégal en vue du procès Habré.

Selon une source bien informée, les quatre mandats d'arrêt internationaux émis ce jeudi 16 mai par la justice tchadienne concernent : Bandjim Bandoum, Abakar Torbo, Bichara Idriss Haggar et Mahamat Nouri.

Des anciens de la police politique

Bandjim Bandoum est un ancien gendarme qui a officié pendant cinq ans à la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), la police politique d'Hissène Habré.

Abakar Torbo est, lui aussi, l'une des figures de la DDS. Ces noms sont régulièrement cités par les organisations de défense des droits de l'homme et les associations de victimes, même si Bandjim Bandoum milite, depuis quelques années déjà, en faveur d'un procès Habré.

Bichara Idriss Haggar, directeur de l'Ecole nationale de l'administration et membre du comité central du parti unique, est aussi un opposant en exil, qui a écrit un livre critique envers le régime d'Idriss Deby.

L'ex-chef de l'UFDD, qui avait lancé l'assaut sur Ndjamena en 2008

Mahamat Nouri, un proche d'Hissène Habré, est peut-être celui dont on a entendu parler le plus récemment, puisqu'il dirigeait l'UFDD et a mené l'attaque sur Ndjamena en février 2008. Il vit actuellement en France. Interrogé par RFI, il s'étonne d'être ainsi poursuivi.

Il affirme n'avoir jamais fait partie de la sécurité, ni de l'armée, à l'époque d'Habré et avoir coupé les ponts avec le régime bien avant Idriss Deby lui-même. « C'est plutôt lui, Idriss Deby, que l'on devrait arrêter dans cette affaire Habré », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, une vingtaine de personnes étaient convoqués ce jeudi 16 mai à Ndjamena. À l'issue de ces auditions, huit ont été arrêtées. Ce n'est que le début d'un feuilleton qui va évidemment remuer un passé très douloureux au Tchad.

 

RFI