L'éditorial d'Adama Koné : Vive... la fin des vacances

Les vacances terminées, place à la rentrée scolaire pointe du nez. (Ph: Dr)
Les vacances terminées, place à la rentrée scolaire pointe du nez. (Ph: Dr)
Les vacances terminées, place à la rentrée scolaire pointe du nez. (Ph: Dr)

L'éditorial d'Adama Koné : Vive... la fin des vacances

Le 02/09/24 à 09:02
modifié 02/09/24 à 09:34
La journée comporte 24 heures qui se subdivisent comme suit : huit de travail, huit de détente ou plaisir et huit de sommeil. Le temps de l'homme est ainsi organisé. On peut aller plus loin.

Après 12 mois de travail, l'homme a droit à un mois de congé. Après neuf mois d'études, élèves et étudiants partent aussi en vacances. Au village, nos braves parents paysans disposent de périodes de vacances, après de longs mois de travaux champêtres.

Le début du mois de septembre sonne la fin des vacances d’une manière générale. Pendant environ deux mois et demi, la circulation centripète, consistant pour la population à se déplacer de la périphérie vers le centre-ville a été quelque peu fluide les matins. Tout comme les soirs, avec le mouvement centrifuge.

On pourrait dire qu’avec la fin des vacances, c’est le retour des grands embouteillages. Mais, en réalité, aujourd’hui, il faut relativiser cette affirmation. Vendredi 30 août dernier, l’échangeur de l’Amitié ivoiro-japonaise était inauguré par le vice-Président, Tiémoko Meyliet Koné. Le 4e pont reliant Yopougon au Plateau par Adjamé est fonctionnel depuis quelques mois. Le chantier du carrefour Akwaba à Port-Bouët avance.

La voie de contournement du Grand Abidjan est une réalité. Ces réalisations ajoutées à toutes les autres infrastructures routières vont contribuer à fluidifier le trafic. Les élèves ont encore une semaine pour se mettre sur la ligne de départ pour la rentrée 2024-2025. L’année scolaire débute, en effet, le 9 septembre prochain.

Pour les membres du gouvernement, la reprise du travail est fixée au 5 septembre. Beaucoup de cadres de l’administration publique et privée reprennent du service ce lundi 2 septembre. Si les vacances 2024 sont terminées, il nous vient à l’esprit cette anecdote. C’est un jeune élève qui se retrouve dans la famille d’un de ses amis. Lui de classe sociale modeste. La famille qui le reçoit est plutôt à l’abri des besoins quotidiens.

Cette famille a même la capacité de s’offrir des voyages à l’extérieur. Pendant la conversation qui s’engage, le jeune visiteur reste muet tout le temps. Il ne peut prendre part aux échanges. Pour dire quoi ? Le sujet est hors « de portée ».

C’est que les frères et parents de son hôte ont eu à passer des semaines dans plusieurs villes hors de la Côte d’Ivoire et même du continent. Et l’heure était aux souvenirs sur les champs Élysées, la tour Eiffel, pour les uns, la Maison Blanche, l’histoire de Rosa Parks, etc. pour les autres.

Lui qui ne s’est rendu seulement qu’à Tahiraguhé, à Daloa, pour voir la famille restée au village, était bien complexé. Peut-être, parler de la tombe d’Ernesto Djédjé, natif de ce village. Mais, qui de ses copains âgés d’une vingtaine d’années s’intéresse au « Gnoantré national », décédé il y a 41 ans, en 1983 ?

Mais, le jeune visiteur a vu les conditions de voyage évoluées. Alors qu’il y a 10 ans, le car qu’il empruntait n’était pas climatisé, aujourd’hui, c’est au frais qu’il fait la distance Abidjan-Daloa. Il a vu la route se revêtir de bitume. Il a vu les villes traversées disposer d’ électricité, d’eau courante et de petits maquis qui agrémentaient le voyage lors des pauses. Seulement qu’il n’a pas pris l’avion comme les autres. Ceux qui ont pris l’avion ont eu la chance de voir des villes déjà modernes.

Des capitales où règnent l’ordre et la propreté. Des coins du monde où l’on respecte l’environnement en ne jetant pas les peaux de banane ou des coques d’arachide à travers les vitres d’une voiture.

Des endroits où la discipline se vit au quotidien, sans force. Surtout qu’ils ont eu affaire à des administrations qui leur ont délivré des documents, sans être obligés de glisser un billet. Ils se sont réveillés tôt pour être à l’heure à la gare ou à une invitation, car la ponctualité est une réalité dans ces pays visités.

Les questions sont les suivantes. Pourquoi, ces personnes « évoluées », qui ont vu du monde n’arrivent pas à copier ici, dans leur pays, ce qu’elles ont observé de bon dans les villes occidentales ? Pourquoi elles-mêmes ne serviraient pas d’exemples de discipline, d’ordre et de propreté dans nos quartiers ? Nos cadres publics comme privés sont ceux qui sont au contact direct des villes développées et des comportements encadrés.

Aller en vacances ailleurs doit être capitalisé et bénéficier à la communauté. Si les vacances sont un moment de repos, de relaxation, de changement d’activité et de rechargement des forces, la reprise doit être le champ d’application de bonnes idées fraîchement inspirées par le changement de cadre de vie.

Vivement que ces déplacements hors du pays soient des stages de bonnes pratiques pour tous ces « benguistes » saisonniers. Vive la reprise des activités !


Le 02/09/24 à 09:02
modifié 02/09/24 à 09:34