24 décembre 1999: La Côte d’Ivoire enregistrait son premier coup d’État
24 décembre 1999: La Côte d’Ivoire enregistrait son premier coup d’État
24 décembre 1999-24 décembre 2013. Cela fait 14 ans que la Côte d’Ivoire, autrefois paisible, enregistrait son premier coup d’État militaire.
En effet, à la veille du réveillon de Noël 1999, une mutinerie militaire dont la raison essentielle évoquée réside dans le non-paiement des primes des militaires ivoiriens en mission en Centrafrique, a abouti à la chute du régime du Président Henri Konan Bédié. Et portera le général Guéi Robert au pouvoir, à la tête d'un comité national de salut public (Cnsp).
Arrivé au pouvoir en décembre 1993, après le décès du père fondateur Félix Houphouët-Boigny, l’homme sera confronté à l’incompréhension de la classe politique ivoirienne. Sa politique de « l’ivoirité », un concept purement culturel, selon lui, sera galvaudé et présenté comme le plus grand « diviseur commun » des Ivoiriens.
Ce concept sera utilisé largement dans le champ politique ivoirien, créant ainsi un malaise profond dans la société. Apparemment visé par ce concept, le seul Premier ministre d’Houphouët-Boigny, actuel Chef de l’État, a toujours clamé ne pas être concerné. Le soutenant, l’ex-Président Laurent Gbagbo poursuivi par la Cour pénale internationale (Cpi) indique que ce concept ne fait pas "partie de son vocabulaire."
Mieux, « quiconque dénie à Alassane Ouattara sa nationalité ivoirienne me trouvera sur son chemin », a menacé le leader du Front populaire ivoirien (Fpi) à l’époque de l’alliance, le Front républicain qu’il avait constitué avec le Rassemblement des républicains (Rdr) d’Alassane Ouattara. Ce coup d’État qualifié par le leader du Rdr de « révolution des œillets » et de « salutaire pour la démocratie», par Laurent Gbagbo, va conduire la Côte d’Ivoire, profondément divisée, à une élection présidentielle. Élection remportée, le 26 octobre 2000, dans la controverse par Laurent Gbagbo devant le chef de la junte militaire Guéi Robert qui s’inclinera par la suite.
Dès son accession au pouvoir, Laurent Gbagbo sera confronté à plusieurs tentatives de déstabilisation toujours dues, selon des observateurs de la scène politique ivoirienne, à la manipulation du concept destructeur à des fins politiques. Toute chose qui aboutira à la tentative de coup d’État mué en rébellion dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002.
«...Quel que soit l'angle sous lequel est examinée l'actualité récente, la chute du Président Bédié n'a rien de démocratique », a écrit Karine Gantin, dans « L'Humanité (France), 27 décembre 1999.»
CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info