Alépé : Polémique autour de la  chefferie de Motobé

La chefferie de Motobé, localité située à environ 30 km d’Alépé, dans la sous-préfecture d’Oghlwapo, traverse actuellement une grave crise qui a débuté dans le courant du mois d’octobre. Pour en savoir davantage, nous nous sommes  rendus dans ledit village le 16 novembre. Odjé Odjé Simplice, qui nous reçoit en premier, à son domicile indique avant d’entamer l’entretien qu’il est le chef de ce village depuis son installation officielle le 25 septembre 2009. ‘’ Chez nous, en pays Gwa, nous sommes organisés.

C’est notre chef de la génération gnondô, Bindjé Faustin, qui m’a choisi. Outre notre génération, les autres que sont les Dougbô et les Monakohon ont donné leur accord.  Une consultation populaire a même été organisée par la suite par le sous-préfet d’alors d’Oghlwapo’’ nous explique t il.

Mais d’où vient alors que la génération Dougbô dit l’avoir destitué depuis le 28 octobre 2014 ? A cette question, il répond que sa gestion à la tête du village suscite des jalousies.

Il s’en explique : ‘’ Les Blechouon ont géré ce village. Ils n’avaient jamais rendu compte. Maintenant que je suis entrain de faire des réalisations, ils ont peur parce que les populations pourront faire une comparaison de nos deux gestions et les accuser d’avoir dilapidé de l’argent à leur temps. Ils instrumentalisent des gens pour destituer’’. Pour y parvenir, poursuit-il, ils m’accusent d’avoir détourné l’argent.

Il  ajoute également  que cette crise est entretenue par des cadres qui envisagent de gérer les terres de la communauté. Ce qu’il refuse.

Odjé Odjé Simplice, très amer d’ailleurs, conclut l’entretien tout en disant qu’il demeure le chef du village de Motobé. En face, la génération Dougbô qui réclame la paternité de cette destitution dit plutôt le contraire. Pour son chef Loba Loba Barnabé et ses portes parole Bosso Obrou Elie et Yapo N’guessan, cette génération qui dit attendre son tour de gestion du village, a pris cette décision par ce que le chef Odjé profère des injures publiques aux femmes.

Ils déplorent aussi sa gestion opaque des montants issus des contrats signés avec les sociétés de téléphonie mobile qui ont installé leurs antennes dans le village et des nombreux opérateurs économiques. ‘’ Le chef Odjé pense à son intérêt personnel. Il donne des parcelles communautaires à des particuliers moyennant une certaine somme d’argent sans que le comité villageois de gestion foncière rurale et la population ne soient informés des  transactions’’ argumentent ils. Ils nous remettent séance tenante une copie du procès de la réunion qui, selon eux, a destitué le chef.

L’adjoint au chef de la génération Gnondô à laquelle appartient le chef Odjé, Allouan Agré Francis, également rencontré  à son domicile a, quant à lui indiqué qu’en attendant de trouver une autre personne de leur génération pour succéder à Odjé Simplice, c’est lui-même qui dirige le village. Yapo Jules, chef de terre dira pour sa part qu’un nouveau chef ne lui a été présenté. ‘’ C’est donc Odjé  qui est le chef’’.

Comme on le constate, la situation parait confuse à Motobé. Depuis le 28 octobre, des clans opposés sont visibles dans ce village.  Ils se disputent sa gestion. La situation est certes calme.

Toutefois, des démarches devraient être menées par les autorités compétentes pour trouver une solution définitive à cette crise. Car avec la passion que suscitent les questions de chefferie dans les villages, on ne sait jamais…

Boni Amlaman

Correspondant local