Littoral ivoirien: Voyage à travers les lagunes Ivoiriennes
Littoral ivoirien: Voyage à travers les lagunes Ivoiriennes
« Lagunes de Côte d’Ivoire ». C’est le livrephotographique qu’un passionné de tourisme vient de réaliser sur la beauté cachée des lagunes de Côte d’Ivoire. A travers ce récit photographique au fil de l'eau M. Nabil Zorkot invite les touristes et les Ivoiriens à se plonger au cœur d'un monde insoupçonné.
Il s’agit de130 pages haut en couleurs qui transporte le lecteur d’Assinie, située à la frontière ghanéenne, à Sassandra, au cœur du littoral Ivoirien. Cette région constituée d’un système écologique et humain exceptionnel formé d’un enchevêtrement de lagunes unique en Afrique.
Les anciennes villes coloniales d’Assinie, Adiaké Grand Bassam, Bingerville, Jacqueville, Dabou Grand lahou, ainsi que la grande métropole moderne d’Abidjan offrent des repères et une sorte de fil conducteur le long de cette découverte.
La côte Ivoirienne s’étend sur 520 Km entre le cap des palmes, au Liberia et le cap des trois pointes au Ghana. Les lagunes se concentrent sur 60% du littoral et occupent environ 1200 Km2.
Elle présente sur près de 350 km un réseau, unique en Afrique, de lagunes, dont les principales sont reliées entre elles. Partant de la frontière du Ghana et jusqu’à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Grand Lahou, au delà de Alékédon, il est possible de voyager sans mettre le pied à terre.
Les canaux d’Assinie et d’Asagny, creusés dans les années 1950 assurent la liaison entre ces lagunes. D’est en ouest, se succèdent les lagunes Ehi, Tendo, Aby, Kodioubé, Ouladine, Potou, Adjin, Ono, Aghien, Ebrié, Makey, Tiegba, Brignan et Niouzoumou. La lagune N’doupé(ou Ebrié), de Grand Bassam à Toukouzou, la patrie de Papa Nouveau, est la plus importante.
Il existe des lagunes plus petites, les lagunes Hébé à 2 km au nord de Moamé, entre Assinie et Grand Bassam, la lagune Katibo, entre Fresco et Sassandra ainsi que les lagunes digbwé et petit Digbwé, derrière San Pedro.
Elles sont autant de sanctuaires écologiques pour des oiseaux migrateurs ou sédentaires, ainsi que pour de nombreuses espèces marines et côtières qui s’y reproduisent en toute quiétude.
La formation de ces lagunes a duré 800.000 ans, pendant la période du mégacycle géotectonique éburnéen.
Il y a environ 140.000 ans, lors de l’ouverture de l’Atlantique, le plateau continental s’est effondré. Cet effondrement s’est accompagné de formation de failles côtières. Une faille, la « Faille des lagunes », suit la rive intérieure nord des lagunes. Des lagunes se sont dans les vallées immergées.
Plus récemment, la de l’homme, par les remblais artificiels ou, indirectement, par l’ouverture du canal de Vridi, a apporté son concours au dessin des rivages lagunaires. Quand à la ligne littorale, elle est redessinée en permanence par deux grand courants marins et la houle puissante dont les rouleaux, la fameuse barre, peuvent avoir plus de 7 mètres de hauteur.
Environ 3,5 millions de personnes vivent dans les zones lagunaires, essentiellement dans la communauté urbaine Abidjanaise. De manière générale, les groupes ethniques lagunaires sont d’est en ouest, les N’zima ou « Appolonien », les Ehotilés, les Alladian, les Adioukrou, les Ahizi et les Avikam. Ces groupes sont subdivisés en de nombreux sous-groupes.
Certaines de ces populations ont tourné leurs activités vers l’océan. D’autres ont développé leur agriculture ou des artisanats tels que la récolte du sel ou la pêche lagunaire.
Elima la belle endormie
Dans le sud-est Ivoirien cette balade lagunaire permet de découvrir Elima, lieu où il y a 123 ans la première école de Côte d’Ivoire ainsi que la première plantation de café du pays ont été crées.
A Elima, haut lieu de l’histoire de la Côte d’Ivoire. L’on peut visiter l’immense demeure du planteur Arthur Verdier qui date de 1883. C’est de là qu’entre 1887 et 1889 étaient parties les premières explorations de la Côte d’Ivoire. De l’impressionnante véranda, Marcel Treich lapleine, commis de plantation avant de devenir explorateur puis Administrateur, rêvait sur ce qu’il appelait le lac.
En contrebas, il y a l’atelier de torréfaction installé par André Bey dans les années 1948. Un chemin de fer et des wagons Ducquville finissent de rouiller.
Avant d’arriver à Elima le visiteur par la lagune passe à Assinie. Cette localité évoque pour le citadin stressé le calme et la volupté océaniques.
Sur plusieurs kilomètres, des centaines de cabanons tous plus pittoresques les un que les autres ponctuent la presqu’île d’Assinie. Côté lagunes, des hôteliers, ont bâti de magnifiques réceptifs à dimensions dignes des caraïbes.
Le week-end, les Abidjanais rejoignent ces lieux magiques. La lagune couvre de dizaines de bateaux de plaisance de toutes tailles. Pendant la semaine, la lagune est plus calme et les pêcheurs en profitent pour tendre leurs filets tandis que les pinasses transportant hommes et marchandises sillonnent calmement l’eau.
Les sternes royales virevoltent au dessus de la cité à la recherche de nourriture dans une eau poissonneuse. Ces princesses de la lagune s’installent tranquillement sur les branches d’arbres plantées par les pêcheurs pour arrimer les filets.
En attendant le bac de Jacqueville
Dans le sud ouest ivoirien Jacqueville est l’une des villes de la région qui beignent dans la lagune.
Située à une trentaine de kilomètre d’Abidjan, Jacquville est sur une bande littorale. C’est un bac qui permet de relier les deux berges de la lagune. En attendant le bac, l’embarcadère grouille de monde. En tout cas, un petit marché c’est créé en ce lieu. On y trouve des petites vendeuses de fruits, des vendeuses de crevettes séchées, de poissons, d’attiéké etc.
Un maquis est ouvert. Rien ne manque pour distraire le chaland et lui faire oublier un peu la chaleur et l’humidité qui baignent ces lieux.
Jacqueville s’étire entre l’océan et la lagune Ndoupé, le long de la route qui mène du bac de Djem à Noumouzou, près de la passe d’Azagny et de l’embouchure du Bandama devant Grand Lahou. Avant la création du canal de Vridi en 1954, il était possible de rejoindre Grand Bassam en longeant l’océan.
Dabou
Construit il y a plus d’un siècle le fort Faidherbe est l’unique construction défensive Française « en dur ». Il se tient fièrement à Dabou ville située en bordure de lagune. Au sud, côté lagune s’élève une muraille de briques rouges.
A son pied, la porte sud a été murée. De la vue sur la lagune est magnifique. Au dessus de la porte, trois petits canons de montagne pointent vers la lagune. Ils rappellent le rôle stratégique de Dabou au XIX siècle face aux poussées d’expansion coloniale Anglaise. En contrebas se balancent quelques pinasses à l’amarre.
D’autres localités de haute portée touristique comme Tiegba, Grand Lahou, le Port Gauthier etc, sont passés dans l’objectif de Nabil Zorkot.
Arsène Kanga
Correspondant communal