Réforme du système judiciaire ivoirien: Les Jap formés aux spécificités de leur nouvelle fonction

Le représentant du ministre en charge de la Justice, Guillaume Than (au centre), a apporté le soutien de la tutelle aux participants.
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Réforme du système judiciaire ivoirien: Les Jap formés aux spécificités de leur nouvelle fonction

Remise en selle par le décret 2013-259 du 2 avril 2013, la fonction de juge d’application des peines a besoin d’être mieux connue et véritablement arrimée  au système judiciaire ivoirien. Le gouvernement ivoirien, qui l’a si bien compris,veut donner aux magistrats nouvellement nommés à cette fonction, les rudiments du métier. C’est dans ce cadre que l’Institut national de formation judiciaire (Infj) organise, depuis mardi, en collaboration avec l’Ecole nationale de la magistrature (Enm) de Bordeaux (France), un atelier de renforcement des capacités des juges d’application des peines (Jap) à l’hôtel Belle Côte de Cocody.
La rencontre qui s’achève aujourd’hui est placée sous le haut parrainage du ministre de la Justice, des Droits de l’homme et des Libertés publiques, Gnénéma Coulibaly, représenté à la séance d’ouverture par son chef de cabinet, Guillaume Than. Elle réunit neuf Jap des juridictions de première instance de Côte d’Ivoire, 27 magistrats exerçant les fonctions de Jap dans les sections détachées, deux personnes ressources de l’Onuci et de Prisonniers sans frontières (Prsf) et deux animateurs.
Cette séance de formation, au dire du directeur de l’Infj, Bertin Kouassi Brou, vise à davantage outiller les Jap pour« la maîtrise de leurs attributions et des enjeux de l’application des peines dans le contexte ivoirien ».
Pour la représentante de l’Enm, Martine Lebrun, sa présence à cet atelier en qualité de formatrice résulte d’une longue tradition de collaboration -datant de 1960- entre l’établissement de formation judiciaire français et son homologue ivoirien. «  Ce partenariat s’est renforcé, depuis 2011, grâce à l’Union européenne qui a accordé à la formation des personnels judiciaires, une place d’importance dans le programme d’appui à la réforme judiciaire et pénitentiaire qu’elle finance en Côte d’Ivoire », a fait savoir la magistrate française.
A la faveur d’une subvention directe, l’Enm a, selon l’experte, initié un véritable compagnonnage entre ses services et ceux de l’Infj qui a permis la conception, entre autres, d’une maquette pédagogique pour la formation continue adaptée aux besoins des magistrats ivoiriens.
Martine Lebrun a, par ailleurs, souligné que l’ensemble des projets prendront fin courant 2015. Et que la collaboration entre les écoles sera, toutefois, maintenue pour deux années additionnelles grâce à un appui financier français issu du Contrat de désendettement et de développement (C2d).
Le chef du projet Projustice (un programme d’assistance judiciaire financé par l’Usaid), Daniel Dobrovoljec, a, à son tour, exprimé sa fierté d’avoir été associé au séminaire. Selon lui, la fonction de juge d’application des peines, qui est une création récente dans le paysage judiciaire ivoirien, épouse parfaitement la vision globale de la réforme du pouvoir judiciaire. Car elle garantit l’individualisation des peines, favorise le suivi régulier de l’évolution des détenus et promeut le respect des droits humains. « L’avènement des Jap est une réforme centrale qui vise un double objectif. A savoir, accroître l’efficacité de l’exécution des décisions pénales et protéger les droits des condamnés », a conclu le partenaire américain.

GERMAIN GABO