Palmier à Huile : La production ivoirienne continue de croître
Palmier à Huile : La production ivoirienne continue de croître
La Côte d’Ivoire possède un imposant verger sans cesse croissant du palmier à huile situé sur la bande côtière qui s’étend de Aboisso à tabou. Les plantations de palmier couvrent actuellement plus de 210 571 ha répartis principalement entre les plantations villageoises (PV) avec environ 145 498 ha et les plantations industrielles (PI) représentant environ 70 073 ha auxquelles s’ajoutent les plantations individuelles « privées ».
LA TRANSFORMATION
La quasi-totalité de la production primaire (régimes de palme) est transformée localement de manière industrielle. On distingue deux niveaux de transformation : la première transformation constituée d’huileries de palme et la seconde transformation fabricant des produits élaborés, l’huile de table, margarines, savons, etc.
Les sociétés issues de la privatisation de Palmindustrie contrôlent la majeure partie des huileries de palme avec une capacité totale d’usinage actuelle de 485 tonnes de régimes par heure (TR/h) : PALM CI exploite neuf huileries pour une capacité totale de 315 TR/h, PALMAFRIQUE exploite 3 huileries pour une capacité de 80TR/h et SIPEF-CI exploite deux huileries représentant une capacité de 90TR/h.
D’autres acteurs sont également présents dans la transformation primaire depuis de nombreuses années (bien avant la privatisation) : PHCI, une filiale du groupe BLOHORN, a une huilerie de 30 TR/h, le CNRA (Centre National de Recherches Agronomiques) exploite à proximité d’Abidjan, une huilerie de 10 TR/h permettant de transformer les productions des 1 566 ha de plantations de la station de recherche.
De nouveaux acteurs sont apparus plus récemment dans le paysage de la transformation primaire : ADAM AFRIQUE exploite une huilerie de 10 TR/h de capacité portée récemment à 20 TR/h, AFRICA OIL, apparue plus récemment encore, exploite une petite huilerie (4 TR/h) en zone industrielle d’Abidjan et la COOPLATO, une coopérative de planteurs de palmier de la région de Toumanguié.
La seconde transformation est assurée principalement par les sociétés UNILEVER-CI et COSMIVOIRE. On note aussi la présence de ADAM AFRIQUE.
Il existe un secteur artisanal qui assure une partie de la transformation des régimes de palme tant en première transformation (huile rouge), qu’en savonnerie. La majorité des intervenants sont des femmes qui travaillent de manière individuelle.
LES POTENTIALITÉS ET CONTRAINTES
Les potentialités de la filière palmier résident essentiellement dans le fait qu’il existe une réelle tradition de la culture du palmier à huile en Côte d’Ivoire, un savoir-faire dans la transformation primaire et une industrie de deuxième transformation à la fois très développée et très moderne quoique déjà ancienne sur le plan historique.
Par ailleurs, la demande toujours croissante au niveau national mais également dans la sous-région ainsi que la capacité de l’industrie locale de seconde transformation à la satisfaire sont autant de facteurs qui incitent à développer la culture du palmier à huile en Côte d’Ivoire.
Enfin, la Côte d’Ivoire a une réputation mondiale dans le domaine de la recherche sur le palmier à huile. Les différents programmes d’amélioration variétale ont très largement contribué à faire du palmier à huile la culture dont la production d’huile par hectare n’est comparable à aucune autre tant elle est élevée.
Les contraintes ou handicaps de la filière oléagineux sont bien connus. Tout d’abord sur le plan agricole, la filière fait face à un problème structurel. La faiblesse de ses rendements qui se situent en moyenne à 10t/ha alors que l’on atteint 20t/ha dans le Sud-Est asiatique.
En plus d’une production moindre à l’hectare, le facteur climatique et, plus particulièrement, la durée de la saison sèche détermine la répartition saisonnière de la production qui est beaucoup plus régulière en Asie qu’en Côte d’Ivoire.
Sur le plan industriel, les contraintes sont encore plus qu’évidentes. La sous-utilisation des capacités installées comparativement aux huileries en Asie affecte considérablement la compétitivité des unités ivoiriennes. A capacité égale, les huileries en Côte d’ivoire traitent environ 60 à 65% de ce que transforment les huileries notamment en Indonésie.
Par ailleurs, les investissements pour une huilerie de capacité équivalente sont sensiblement plus élevés en Côte d’ivoire qu’en Indonésie, ce qui entraîne des coûts de production plus élevés.
Arsène Kanga
Correspondant régional
(Source IZF)