Portrait/Assandé Martial Éba : Une vie d’amour et d’engagement religieux

Assandé Martial Éba, le Pape François vient de renouveler son mandat au sein du conseil d'administration de la Basilique Notre Dame de la paix de Yamoussoukro. (Ph: Dr)
Assandé Martial Éba, le Pape François vient de renouveler son mandat au sein du conseil d'administration de la Basilique Notre Dame de la paix de Yamoussoukro. (Ph: Dr)
Assandé Martial Éba, le Pape François vient de renouveler son mandat au sein du conseil d'administration de la Basilique Notre Dame de la paix de Yamoussoukro. (Ph: Dr)

Portrait/Assandé Martial Éba : Une vie d’amour et d’engagement religieux

Le 07/09/24 à 13:27
modifié 07/09/24 à 14:17
« La durée de notre vie s'élève à 70 ans et pour les plus robustes à 80 ans... » (Psaume 90, verset 10).

Alors, quand pour lui sonne le 7e coup des belles décennies vécues, Assandé Martial Éba veut se célébrer à titre anthume et célébrer la vie comme une envie de chanter les louanges du Seigneur.

Qui est cet homme, dont la messe d’action de grâce célébrée le 2 août, à la paroisse Saint Jean Paul II d’Angré 8e tranche, a été présidée par le Nonce apostolique Mgr Mauricio Rueda Beltz et en présence de dignitaires du clergé catholique ? L’homme très discret, mais fermement engagé dans l’Église catholique pour l’occasion, « a fait fort ».

Du beau monde sorti pour rendre hommage à un serviteur de qualité. L’évêque du diocèse de Yopougon, Mgr Jean Salomon Lézoutier, le curé de la paroisse Saint Jacques des Deux-Plateaux, l’Abbé Norbert Eric Abékan... ont pris part à la messe d’action de grâce célébrée ce jour-là par anticipation, en raison de la messe de prise de possession canonique du siège d’Abidjan par le nouvel archevêque Ignace Bessi Dogbo.

À 70 ans, cet homme affable, né le 22 janvier 1954 à Boussoukro dans la commune de N’douci, peut chanter les bienfaits de son créateur. Son jubilé de platine a été un grand moment d’exaltation. Et la symbolique est forte avec ce métal noble et précieux.

70 printemps qui grisonnent et blanchissent les têtes de sagesse. Et surtout, comme la platine résiste à la corrosion et à une oxydation à haute température, le jubilaire est resté attaché à sa foi et à son amour de l’autre. Chaque printemps fleurissant un cœur rempli de bonté.

Assandé Martial Éba entouré de ses enfants et petits enfants, à l'issue de la messe d'action de grâce présidée par le Nonce Mauricio Rueda Beltz. (Ph: Dr)
Assandé Martial Éba entouré de ses enfants et petits enfants, à l'issue de la messe d'action de grâce présidée par le Nonce Mauricio Rueda Beltz. (Ph: Dr)



Ancien directeur administratif et financier de la Société pour le développement minier de Côte d’Ivoire (Sodemi) et directeur général adjoint d’une compagnie d’assurance, le septuagénaire vit une paisible retraite professionnelle. Mais au service du Seigneur, l’homme n’a pas pris de repos et il ne compte pas ses heures.

Coopté par Mgr Joseph Aké

Il est membre du conseil d’administration de la fondation de la Basilique Notre Dame de la paix de Yamoussoukro, depuis 18 ans. Il a été coopté par Mgr Joseph Aké, évêque de Yamoussoukro à l’époque.

« Nous avons besoin de certaines compétences dans le domaine juridique, économique et autres, des personnes qui ont des dimensions intellectuelles et pluridimensionnelles, afin de nous aider à gérer les deux entités, surtout sur le plan financier », a expliqué l’évêque du diocèse de Yopougon, Mgr Jean Salomon Lézoutier, par ailleurs, président du Conseil d’administration de la fondation.

Les mandats de 3 ans renouvelables continuent de s’enchaîner. « Assandé Martial Éba est la personne indiquée. Qui a beaucoup de compétences, c’est un homme d’affaires rompu aux règles de la gestion et son apport est précieux. Au point qu’ayant achevé tous ses mandats, il a toujours été reconduit par Rome, afin qu’il nous assiste », relève Mgr Jean Salomon Lézoutier.

Un « sacerdoce » qui va durer encore quelques années, car le Saint Père a renouvelé pour une dernière fois son mandat au sein du Conseil d’administration de la Basilique. La nouvelle lui a été annoncée par le représentant du Pape François, le Nonce apostolique Mgr Mauricio Rueda Beltz.

Ce dévouement à la chose religieuse remonte à sa jeunesse. Fils d’un père catéchiste qui lui a inculqué une éducation religieuse, Assandé Martial Éba a failli être prêtre.

« C’est au petit séminaire de Bingerville que j’ai découvert ce grand homme. C’est un bâtisseur de pont », indique l’Abbé Norbert Eric Abékan, curé de la paroisse Saint Jacques des Deux-Plateaux. « Vous ne seriez pas nés », lance-t-il gentiment aux enfants du septuagénaire. En souhaitant qu’il vive plus de 80 ans.

Et pour ériger les ponts, ses matériaux de prédilection sont la foi, l’amour et la tolérance.

Profondément ancré dans sa foi chrétienne, cet homme, qui a participé à deux synodes des évêques et des cardinaux du monde au Vatican en 2001 et 2009 au titre de délégué laïc représentant la Côte d’Ivoire en présence des Papes Jean Paul II et Benoît XVI, n’a pourtant vu aucun inconvénient à l’union de sa plus jeune fille avec un musulman.

« C’est la preuve de ma grande ouverture et de la tolérance qui me caractérisent. Mes enfants sont porteurs des mêmes valeurs », a déclaré Assandé Martial Éba, veuf depuis 3 ans.

Ses 5 enfants, qu’il a éduqués aux valeurs de probité, de respect des autres, d’obéissance et surtout dans la crainte de Dieu, sont aujourd’hui des modèles de réussite. Chacun dans son domaine d’activité en Côte d’Ivoire, en France et au Canada.

Foi et humanisme

L’humanisme étant le prolongement naturel de la foi, « ce bâtisseur qui n’a pas mis sa foi entre parenthèse », selon les mots de l’Abbé Norbert Eric Abékan, se veut aussi acteur de développement.

De gauche à droite, sa nièce Hélène Krehbiel, Assandé Martial Éba, son fils Boussou Guy Bertrand Éba et sa fille Nina Rosine Somian Éba pour un anniversaire à quatre. (Ph: Dr)
De gauche à droite, sa nièce Hélène Krehbiel, Assandé Martial Éba, son fils Boussou Guy Bertrand Éba et sa fille Nina Rosine Somian Éba pour un anniversaire à quatre. (Ph: Dr)



En effet, dans sa région d'origine, l’Agnéby-Tiassa, Assandé Martial Éba a été conseiller pendant 10 ans et vice-président du Conseil régional. Tel un bon samaritain, il a œuvré pour l'amélioration des conditions de vie de sa communauté et contribué à la construction de l’église de son village, devenue paroisse sous son action. Il y a reçu le Nonce apostolique feu Mgr Ambrose Madtha et ses successeurs Joseph Spiteri et Paolo Borgio.

Président de la mutuelle de développement de Boussoukro, entre autres actions, l'ex-homme d'affaires a contribué à la construction du centre de santé, rénové deux bâtiments de l’école primaire, construit un château d’eau et procédé à l’extension du lotissement du village. Il y avait 10 ans, il a mis en place un fonds pour l’autonomisation des femmes.

Après le culte à Dieu, le serviteur de qualité a organisé, le 3 août, une belle fête dans un célèbre espace évènementiel des Deux-Plateaux, entouré de ses 5 enfants. L’aînée Nina Rosine Somian Éba et sa nièce Hélène Krehbiel fêtaient leur 50e anniversaire. Et son fils Boussou Guy Bertrand Éba, ses 40 ans.

Il a offert à ses invités le beau tableau d’un père de famille comblé, merveilleux témoignage d’une vie de grâce et d’amour semé, partagé et reçu en retour.



Le 07/09/24 à 13:27
modifié 07/09/24 à 14:17