Violences faites aux femmes: Pourquoi le cas Koffi Olomidé continue de choquer ?

"Nous devons unir nos forces pour faire disparaitre ce fléau, promouvoir une égalité pleine et entière entre les sexes et édifier un monde dans lequel les femmes et les filles seront en sécurité", selon M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU.
"Nous devons unir nos forces pour faire disparaitre ce fléau, promouvoir une égalité pleine et entière entre les sexes et édifier un monde dans lequel les femmes et les filles seront en sécurité", selon M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU.

Violences faites aux femmes: Pourquoi le cas Koffi Olomidé continue de choquer ?

Violences faites aux femmes: Pourquoi le cas Koffi Olomidé continue de choquer ?

L’artiste Koffi Olomidé de la Rd Congo a publiquement présenté ses excuses lundi, à la télévision nationale ainsi que sur l’antenne de Rfi lundi soir, suite à la proportion qu’a prise ce qu’on peut désormais appeler « L’affaire du coup de pied de Nairobi » à une de ses danseuses. Mais en dépit de ce « mea-culpa », Rfi et Afp annoncent que la star fait l’objet d’une poursuite judiciaire qui a démarré ce mardi.

« J’ai eu la peur de ma vie », ce sont les mots de Koffi Olomidé, joint ce mardi matin par téléphone, juste avant qu’il ne soit entendu par la police. Le chanteur explique qu’une soixantaine de policiers sont venus l’arrêter à son domicile de Mont-Fleury dans le quartier huppé de Ma Campagne à Kinshasa. Il était alors six heures du matin, a rapporté Rfi.

Le jour choisi par l’artiste pour adresser ses excuses publiques à la danseuse violentée, c’est-à-dire le lundi 25 juillet,  le monde s’est penché sur la condition des femmes victimes de violences. Et de plus en plus, en tenant seulement compte des réactions suscitées sur la toile par ce geste « indélicat »,  l’on est à mesure de reconnaître que les choses évoluent au niveau de la lutte contre les « Violences faites aux femmes ».

« La violence à l’égard des femmes est si répandue que chacun d’entre nous peut faire quelque chose pour la combattre. Nous devons unir nos forces pour faire disparaître ce fléau, promouvoir une égalité pleine et entière entre les sexes et édifier un monde dans lequel les femmes et les filles seront en sécurité, comme chacune d’entre elles le mérite et pour le bien de l’humanité toute entière », a encouragé  M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'Onu.

Au cours de cette journée, l’on apprend qu’« une femme sur trois a déjà été victime de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie... ». Mieux, que « la violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme. La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le Vih/sida, la paix et la sécurité... ».

Selon l’Afp, « le député de la majorité présidentielle Zacharie Bababaswe a déposé une plainte contre l’artiste au sujet de l’affaire du coup de pied de Nairobi. Une affaire qui a valu à la star d’être expulsée du Kenya samedi et d’être accueillie par des sifflets lors de son arrivée à l’aéroport de Kinshasa, si l’on en croit une autre vidéo amateur qui circule sur les réseaux sociaux ».


Faits et chiffres

35% des femmes et filles sont exposées à une forme de violence physique et/ou sexuelle au cours leur vie et 7 femmes sur 10 sont victimes d’abus dans certains pays.

On estime que plus de 133 millions de filles ont subi une forme de mutilation génitale féminine dans les 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la pratique dangereuse est la plus courante.

Dans le monde, plus de 700 millions de femmes aujourd’hui mariées l’ont été enfant, dont 250 millions avant l’âge de 15 ans. Les filles qui se marient avant l’âge de 18 ans ont moins de chance de finir leur scolarité et sont plus exposées à la violence domestique et aux complications liées à la grossesse.

Les coûts et conséquences dus à la violence à l’égard des femmes se font sentir sur plusieurs générations.


Isabelle Somian
Isabelle.somian@fratmat.info
Source: un.org / Rfi