Nouvelle constitution : Le projet de loi expliqué à la jeunesse musulmane
Nouvelle constitution : Le projet de loi expliqué à la jeunesse musulmane
La Jeunesse musulmane en Côte d’Ivoire (Jemci) a organisé une conférence-débat sur le projet de loi portant Nouvelle constitution de la République de Côte d’Ivoire. Plusieurs associations musulmanes ont participé à cette cérémonie : Le Conseil des imans sunnites (Codis), l’Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d’Ivoire (Aeemci), (Association des musulmans sunnites de Côte d’Ivoire (Amsci). C’était ce dimanche 23 octobre 2016, à la Maison de la Presse (Mpa) d’Abidjan-Plateau.
Selon Dr Dosso Abdoul Karim, président national de la Jemci, il ne s’agit pas de donner une consigne de vote mais d’expliquer cette loi fondamentale à la jeunesse musulmane pour qu’elle soit outillée pour donner un sens véritable à leur vote du 30 octobre. « Nous ne participons pas à une campagne électorale mais plutôt à un acte citoyen, celui d’expliquer à la communauté le sens de la constitution à l’effet de l’aider à faire le choix », a-t-il indiqué.
Pour Dr Diomandé Aboubacar Sidiki, membre du Comité d’experts pour la rédaction de la Nouvelle constitution, il ne s’agit pas d’épiloguer sur les aspects politiques mais sur des points essentiellement juridiques. « Il s’agit de voir si le texte est bon ou pas pour les générations présentes et futures et susceptibles de garantir sur la stabilité », a-t-il soutenu.
Aussi-dira-t-il aucune constitution au monde ne prévoit son mode de fin, ni son mode d’élaboration mais toutes les constitutions prévoient leur mode de révision et d’adaptation. Citant l’exemple de la constitution de la 4ème république française, Aboubacar Sidiki a expliqué qu’elle a été élaborée en 1946 par une assemblée constituante. Mais ce texte a d’abord été rejeté par le peuple, l’assemblée constituante était obligée de rédiger un autre texte avant son adoption par voie référendaire. Mais l’histoire enseigne que cette constitution a été l’objet de beaucoup de blocages pour être finalement abrogée en 1958, soit 12 ans après. C’est alors qu’un comité appelé le comité Debré est mis place lequel s’apparente au comité d’experts qui a été mis en place en Côte d’Ivoire pour proposer un texte pour la 5ème république française. Ce comité a été vilipendé, traité de tous les noms. Mais c’est lui qui a rédigé le texte de la constitution de la 5ème République française et c’est d’ailleurs ce texte de 1958 voté par voie référendaire qui est aujourd’hui en vigueur en France, rédigé par un comité taxé d’illégitime mais qui a finalement proposé le meilleur texte. C’est pourquoi, tout en se félicitant de l’occasion offerte par la Jemci pour parler de cette constitution, il a invité les jeunes musulmans à regarder de près ce texte pour faire leur propre opinion.
Dans son intervention Dr Diaby Bakary Sidiki, secrétaire exécutif adjoint de la Commission nationale des Droits de l’homme de Côte d’Ivoire (Cndhci) a indiqué, pour sa part, qu’un texte n’est jamais parfait, il est perfectible en fonction des contingences du moment.
Eugène Yao
eugene.yao@fratmat.info
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