Popo Carnaval: Levier de promotion économique par la culture

Popo Carnaval: Levier de promotion économique par la culture
Popo Carnaval: Levier de promotion économique par la culture
Popo Carnaval: Levier de promotion u00e9conomique par la culture

Popo Carnaval: Levier de promotion économique par la culture

Au delà du festif et du souci de sauvegarde du patrimoine d’un peuple, voici, en point de mire, ce qui sert d’idée orientatrice aux organisateurs des différentes éditions de la fête populaire des Abouré.

Ces dernières années, la préoccupation est inscrite sur la liste des objectifs généraux comme celle à atteindre pour la pérennisation de la manifestation. Cela, pour un partage populaire de ses retombées économiques et financières. Même si jusqu’en cette 37è édition, les organisateurs ne sont pas entièrement satisfaits, comme le note le secrétaire permanent, M. Alexis Kadjo, les choses évoluent plutôt positivement. Parce qu’au fil des éditions, à l’aune des améliorations successives et de l’éventail de plus en plus large des prospections, la fête attire de plus en plus de participants actifs.

En interne, elle s’étend à plusieurs localités en dehors du périmètre communal et sous préfectoral. C’est qu’en définitive, le but économique poursuivi par le Popo n’est pas loin d’être atteint. A savoir, que « le seul nom du Popo Carnaval devienne le label captivant, la marque déposée attractive qui mobilise de nombreux opérateurs économiques d’ici et d’ailleurs », confie M. Kadjo, optimiste.

Il y a des raisons de croire que les choses  aillent dans le sens souhaité. Il suffit, en effet, de parcourir la ville, la dizaine de jours que dure de façon effective l’évènement pour s’en apercevoir. On se rend compte à la visite sur le terrain, du regain d’intensité dans les activités économiques et commerciales qui se déroulent dans la localité en cette période.

Un tour effectué le lundi 24 avril dans trois établissements hôteliers de la ville nous a renseigné sur le taux d’occupation qui oscillait entre 80 et 85%. Là où, un mois auparavant ces structures peinaient à atteindre les 50%.

A l’unanimité, indiquent les réceptionnistes desdits réceptifs, les réservations pour les nuitées des vendredi 29 et samedi 30 avril, dates de l’élection Awoulaba et du défilé final, sont bouclées.

Et cela est synonyme de bonnes affaires pour nos hôteliers en termes de recettes de séjour et de restauration. Les transporteurs de la ligne Abidjan-Bonoua, de leur côté, se frottent les mains. Le taux de rotation journalière, se réjouit Adjé Félix, chauffeur à la gare « Express »  de Bonoua, augmente à cette période. Surtout au cours des deux derniers jours du festival. S’il se réfère aux précédentes éditions, Adjé est quasi certain que « le jour du défilé, le tarif pourrait connaître une légère hausse ». Affluence de festivaliers oblige.

Côté commerce, c’est dans l’enceinte  du Parc M’ploussoué, l’espace où se déroule la foire commerciale et gastronomique que les choses deviennent plus visibles et perceptibles. Les va-et-vient incessants des visiteurs, le flot continu de vendeurs et d’acheteurs qui se bousculent dans les allées, finissent de convaincre sur l’intensité des échanges. Tenanciers d’espaces de restauration et de consommation de boissons, petits commerçants d’articles et de mets, chacun s’en tire à bon compte. C’est le cas de Mlle N’ni Adèle qui officie dans un de trente maquis que comptait la foire à la date de du jeudi 20 avril.

Miss Adé, comme l’appellent affectueusement ses clients, qui est à sa troisième participation, dit ne rien regretter jusque là. En tout cas, se réjouit-elle, « pendant ces trois Popo, j’ai réussi à m’en sortir avec un bon bénéfice après le paiement du stand et le règlement des autres frais ».

Même si elle refuse de révéler sa marge bénéficiaire pour dit-elle « ne pas attirer de jalousie », son exubérance et  le sourire permanent qu’elle arbore tout au long des échanges sont révélateurs de son degré de satisfaction. Les entreprises commerciales de moyenne ou grande taille cultivent pareillement la loi de la discrétion parfois même de l’omerta sur leurs chiffres.

Tout de même, ce lundi 24 avril, M.K. l’animateur du stand d’une compagnie d’assurance était très optimiste. Car, avoue-t-il, « nous sommes à douze nouvelles souscriptions pour un de nos produits phares.» Faisant dans le social, comme à son habitude, à chaque édition du Popo Carnaval, les compagnies d’eau et d’électricité de Côte-d’Ivoire, enregistrent pour leur part, de nombreuses demandes d’abonnement. Cela, à des tarifs qu’on pourrait qualifier de social. Puisqu’une réduction de 30 à 40% est souvent consentie sur certaines prestations. C’est un grand bénéfice pour nous qui n’avons pas de grands moyens », reconnait M. Kouadio Raphael, un menuisier rencontré devant le stand.

L’année dernière, il dit avoir saisi l’opportunité pour faire deux branchements d’électricité de 5 Ampères et deux abonnements d’eau. Cette année, il dit s’être « apprêté » pour faire un abonnement d’électricité et un déplacement de compteur. « Vraiment, ça nous arrange trop », déclare-t-il satisfait. A cette édition, la manne carnavalesque des retombées économiques du Popo s’étend à certains villages de la commune.

Pour la présente édition, par exemple, certaines activités, telles que le cinéma, la mode et les danses traditionnelles se dérouleront dans le village de Yaou, dans le cadre de l’éclatement. Et les populations de ce village, à l’entrée de Bonoua en tirent de réels dividendes pour leur grand bonheur.

De petits commerces occasionnels sont venus, pour la circonstance, gonfler le nombre d’espaces habituels de vente du village. Toutes initiatives et innovations, motivées par le souci constant des organisateurs de faire de l’évènement un produit économique et commercial profitable à tous. Depuis quelques années en effet, l’équipe organisationnelle  a eu à effectuer des voyages de prospection et de promotion en Europe. Avec à cœur, la concrétisation du volet investissement par le tourisme d’affaires. Ce fut le cas en 2007, au cours d’un séjour en France qui duré du 5 au 20 novembre.

Un voyage dont l’importance a nécessité les présences dans la délégation, du président du conseil général d’alors, du député et du maire. L’objectif, avait révélé en son temps le M. Hoba Jean, le commissaire général, était de « présenter le Popo à des opérateurs économiques européens désireux d’investir dans les différents secteurs de la vie économique, sociale et culturelle de Bonoua ».

A en juger par ce souci constant qu’ont les autorités politiques, les cadres, les organisateurs successifs, les fils et filles de Bonoua pour la rentabilité économique du Popo Carnaval, il y a des raisons de croire en sa contribution au développement économique national. Une préoccupation qui justifie amplement le choix du thème de la présente édition. A savoir : « Les arts, la culture et le tourisme : quelle stratégie pour une meilleure contribution au PIB de la Côte-d’Ivoire ? ».

 

ARSENE KANGA

CORRESPONDANT REGIONAL