![Le vice-Président de la République de Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan (au centre), a procédé, le 25 avril, à l’inauguration officielle du siège de l'Icco à Abidjan.](https://www.fratmat.info/media/k2/items/cache/c4a101a66901a8c4954dd2dc6808338b_XL.jpg)
Siège de l’Icco à Abidjan: L’Organisation se rapproche des producteurs
Siège de l’Icco à Abidjan: L’Organisation se rapproche des producteurs
Après 44 ans de présence à Londres, en Angleterre, un pays consommateur de cacao, l’Organisation internationale du cacao a désormais son siège en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cette spéculation agricole. Cela est perçu comme une étape décisive dans la vie de l’institution.
« Le transfert vers la Côte d’Ivoire, pays producteur, marque une étape décisive dans la vie de l’Icco. C’est l’occasion pour l’institution de consolider ses acquis et de déployer, depuis Abidjan, le haut niveau d’expertise qui est le sien, pour mieux satisfaire les attentes de tous les acteurs, en particulier les petits producteurs », a indiqué le président de l’Icco, Luis Valverde.
Le directeur exécutif de l’institution, Jean-Marc Anga, a promis de mettre à la disposition des pays membres, notamment les pays producteurs, le vaste éventail d’expertise de l’Icco couvrant l’assistance technique aux pays membres dans la définition et la mise en œuvre de stratégies de renforcement de capacités, la gestion de projets, les études économiques du secteur du cacao dans le monde, la collecte, l’analyse et la diffusion de données statistiques.
La Côte d’Ivoire n’a jamais douté de ce que la relocalisation du siège de la principale organisation mondiale de régulation de l’économie cacaoyère dans un pays producteur favoriserait une meilleure prise en compte des préoccupations du maillon faible de la chaîne des valeurs.
« La Côte d’Ivoire est toujours plus convaincue que la présence de l’Icco offrira des occasions de mieux appréhender les réalités du terrain et mieux apprécier les attentes essentielles des producteurs dans la perspective des décisions adaptées et des mesures concrètes en vue de l’émergence d’une chaîne de valeurs profitable à tous », a indiqué le vice-Président de la République, Daniel Kablan Duncan.
« Les équipes de l’Icco devront intégrer cette ambition et écrire ainsi de nouvelles notes de noblesse de notre organisation commune », a-t-il ajouté.
Daniel kablan Duncan a mentionné que l’Icco s’installe en Côte d’Ivoire dans un contexte où l’économie cacaoyère est confrontée à la problématique de sa résilience face aux chocs cycliques qui la traverse.
« La chute des cours sur le marché mondial, la baisse conséquente des prix aux producteurs et les menaces sur le maintien ou la consolidation des vergers de cacao dans nos états, au moment où d’autres spéculations connaissent une embellie notable, constituent autant de préoccupations auxquelles il convient de consacrer des réflexions approfondies », a-t-il souligné.
Les attentes des pays producteurs Les dirigeants de l’institution sont conscients des attentes des pays producteurs. Ils ont fait savoir que la relocalisation à Abidjan augure plusieurs évolutions. Pour l’Icco, la priorité reste l’attention portée aux petits producteurs. Car ils sont ceux sur qui repose la viabilité de l’économie cacaoyère mondiale.
Aussi l’organisation ambitionne-t-elle d’organiser des sessions de formation pour les producteurs et les gouvernements afin de mieux se prémunir contre les fluctuations excessives des cours du marché. Le ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion de Pme, Souleymane Diarrassouba, s’est félicité du transfert effectif du siège de l’Icco à Abidjan. Il a mentionné que c’est la concrétisation de la vision du Président de la République, Alassane Ouattara, de faire de la Côte d’Ivoire la capitale mondiale du cacao.
Créée sous l’égide des Nations unies et implantée à Londres depuis 1973, l’Organisation internationale du cacao est constituée de 51 pays membres, à savoir 21 exportateurs et 30 importateurs travaillant en partenariat avec les représentants des secteurs privé et public tels que les industries, les agences de développement et la société civile. Elle a pour mission de réguler et d’améliorer le fonctionnement de la filière cacao dans le monde. Ce, dans le respect des accords internationaux successifs conclus par les états membres.
L’organisme, par le biais d’initiatives et de programmes qui engagent les différents acteurs de la chaîne de valeur, œuvre en faveur d’une économie cacaoyère durable tenant compte des aspects sociaux, économiques et environnementaux.
L’idée de transférer le siège de l’Icco en Côte d’Ivoire a été adoptée en 2001. En effet, les charges locatives de l’organisation avaient connu un augmentation vertigineuses, passant de 136 mille livres (105 262 716 Fcfa ) à 330 mille livres (255 416 884 Fcfa),une livre équivalant à 773,99 Fcfa. La Côte d’Ivoire s’est donc proposée, en tant que principal pays producteur de cacao, d’abriter le siège de l’organisation.
L’accord de l’organe de décision de l’Icco a confirmé le transfert en 2015. Le gouvernement offre le siège pour une durée de 10 ans sans aucune charge locative et a promis un terrain à l’institution pour la construction de son siège définitif.
DAVID YA
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