Danse du terroir: La 4è édition du festival du rythme alloukou a connu un franc succès
Danse du terroir: La 4è édition du festival du rythme alloukou a connu un franc succès
Ouvert le 17 août par Sanogo Al-Hassana, préfet du département de Gagnoa, en présence d’une cinquantaine d’artistes ainsi que de nombreux chefs de service du département de Gagnoa, du corps préfectoral, des chefs traditionnels et des personnalités du monde de la culture, le premier événement du genre à Ouragahio s’est achevé sur des notes de satisfécit.
L’alloukou, un rythme mêlé de chansons et de danses, bien connu dans le département de Gagnoa a pris sa source en 1963 dans le village de Biakou. Une localité située à 13 kilomètres d’Ouragahio et 30 kilomètres de Gagnoa. Selon Djédjé Albert alias Koussi Koussa, le créateur de ce rythme, l’un de ses frères était admis à l’examen du Cepe en 1963 et il convenait de célébrer cette réussite.
Malheureusement ce jour-là, l’unique électrophone ou tourne-disques de ce village était tombé en panne. Cependant, il fallait coûte que coûte manifester sa joie et celle de tout un village. Un petit orchestre fut alors monté avec pour instruments de musique des tiges de papayer, de vieilles casseroles et quelques bouteilles. Disons, tout ce qui pouvait produire un son bon à entendre.
Voilà comment est née l’alloukou, une danse appréciée par les populations de Biakou. Ainsi, à travers des soirées dansantes, ce rythme s’est répandu dans tout le département de Gagnoa. Puis Gnaza Daniel, Gnago Okou, Digbeu Dallo, Zébihi Rochéreau, des adeptes de ce rythme finiront par le transporter en Abidjan dans les quartiers de Yopougon, Adjamé et surtout Abobo-Gare en 1970.
Pour Koussi Koussa, l’alloukou est l’une des valeurs sûre de la communauté Bété. Elle a franchi et atteint l’hexagone et certains pays de l’Europe. « L’alloukou détermine l’authenticité de ce qui nous est propre. Ce pan de notre folklore se définit comme un élément globalisant qui s’intéresse à nos us et coutumes. 25 ans durant, j’ai fait connaître l’alloukou qui signifie allons au village et faisons la restauration et la promotion de notre patrimoine culturel dans les villages», a-t-il affirmé.
Mais auparavant, Albert Djédjé a rendu un vibrant hommage à Dodo Latter, Douza Mouna, Bléhiri Béko et à bien d’autres artistes qui redoublent d’effort afin que l’alloukou ne disparaisse à jamais. Et que ce tempo puisse atteindre, si ce n’est encore le cas, d’autres pays de la sous- région et pourquoi pas toute l’Afrique entière.
Le premier magistrat de la commune d’Ouragahio, Dr Pierre Dacoury-Tabley, a fait savoir que l'alloukou est une richesse culturelle de la localité. Cependant, trois festivals de cette danse ont été organisés à Paris, très loin de sa terre natale. Aujourd'hui, la tenue du 4ème festival est ramenée à Ouragahio.
« C’est historique. C'est le retour de l'enfant à sa terre. Chaque artiste va certainement profiter de cette opportunité. Il faut que chaque habitant d’Ouragahio, à quelque palier qu’il se trouve, mette tout en œuvre pour la réussite de cet événement. La mobilisation des artistes est une note de satisfaction pour ce festival », a déclaré Pierre Dacoury-Tableyqui a, auparavant, rendu un vibrant hommage à Charles Boly, promoteur d’artistes ivoiriens en France et initiateur de cette première édition à Ouragahio.
La grande cour de l’hôtel de ville d’Ouragahio s’est avérée exiguë. Durant 4 jours, les spectateurs et des artistes tels que Dodo Latter, Sidoniela Tigresse, John Yalé et bien d’autres ont communié ensemble au rythme de l’alloukou et d’autres cadences. Les organisateurs ont promis d’institutionnaliser la danse alloukou.
Jefferson GNABRO
Correspondant Régional