Fatimata Sy « Le PO est à la fois un label et un modèle international »

La 5^ème réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou, prévue pour le mois de décembre prochain au Togo se prépare. Pour mieux aborder ce rdv sous régional de la planification familiale chargé de défis pour les 9 pays membres dudit partenariat.(un challenge de recruter ensemble au moins 2, 2 million de femmes additionnelles utilisatrices de Planification Familiale), un’ atelier régional de remise à niveau des journalistes s’est tenu du 18 au 20 septembre à Bamako. A l’issue de l’atelier, Mme Fatymata Sy, présidente de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou(Ucpo) a insisté sur les enjeux d’une telle rencontre.

Quel est l’intérêt de cet atelier organisé en l’endroit des journalistes qui ont pour habitude de suivre les activités du Partenariat de Ouagadougou (PO)?

C’était d’abord un atelier de mise à jour, mais aussi un cadre d’échanges entre les journalistes, les experts en matière de santé de reproduction et les membres de la société civile à nos côtés. Pour parler des enjeux, mais aussi des défis dans le cadre du Po. Il s’agit également de revisiter l’agenda global. Parce que c’est un secteur qui est en perpétuel mouvement et évolution. Ces rencontres sont bénéfiques pour tous les acteurs du PO .Et ce, d’autant plus qu’il s’agit de se mettre à jour sur l’évolution des sujets en rapport avec la contraception, des questions de droit de santé sexuelle et reproductive dans la sous-région. Pour pouvoir s’inspirer et pouvoir s’apprêter et être au rdv de décembre.

Vu le chemin parcouru par les 9 pays de l’Afrique de l’Ouest membre du PO dont la Côte d’Ivoire, est ce qu’on peut dire que le PO est désormais un label ?

Le PO est un label et un modèle ! La forme du partenariat l’indique. Parce que mettre neuf pays ensemble et parler de la même voix, mettre les bailleurs ensemble pour discuter de l’appui qu’ils accordent à l’ensemble des pays du PO et mettre en place une Unité de coordination(Ucpo) qui facilite la collaboration entre pays, mais aussi entre bailleurs et pays… Je pense qu’aujourd’hui le PO est un modèle qui est en train d’être regardé par le monde entier… De grands pays comme la République Démocratique du Congo(RDC) sont venus s’inspirer de cette expérience. En Rdc par exemple, au lieu d’avoir 9 pays, chaque province va constituer un pays.

C’est aussi un modèle  parce que cette collaboration des 9 pays a permis de catalyser, de mobiliser, d’intensifier des financements dans la sous-région. Et le plus important c’est que nous voyons aujourd’hui, dans tous les pays du Po de grands progrès en termes de taux de prévalence contraceptif. Nous sommes en train de rattraper le grand retard sur la question que nous avions, il y a six ans(le taux de prévalence contraceptif de la côte d’ivoire en 2011 était estimé à( 7% et à17% en 2014), selon le Ministère de la Santé et de l’hygiène publique..

L’objectif de 2016-2020 c’est d’atteindre au moins 2,2 millions de femmes additionnelles utilisatrices de Pf. Comment se comportent les pays dans l’atteinte de ce défi ?

Nous avons en fin 2015 lancé cette phase d’accélération avec cette volonté des neuf pays ensemble, de mettre sous contraception 2,2 millions de femmes additionnelles (au moins). Et chaque pays a identifié quelle va être sa contribution. Nous savons que les pays ont pris des engagements dans l’atteinte de cet objectif. Mais sont –ils en train d’accélérer au rythme voulu ? L’année 2016, nous avons dit que l’accélération est là mais elle mérite d’être beaucoup plus poussée. A la réunion de décembre ce sera encore l’occasion de montrer les résultats auxquels ces pays sont parvenus. Et de répondre de manière plus objective à la problématique de l’accélération. Sinon au regard du processus en cours dans chacun des neuf pays, nous pouvons dire qu’ils sont vraiment rentrés dans la phase d’accélération.

Isabelle Somian

Isabelle.somian@fratmat.info