Phénomène de ‘’microbes’’: 664 enfants déjà resocialisés

Christian Ago Kodia (costume sombre), secrétaire adjoint du secrétariat du Conseil national de sécurité.
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Phénomène de ‘’microbes’’: 664 enfants déjà resocialisés

Phénomène de ‘’microbes’’: 664 enfants déjà resocialisés

« Nos avons reçu 774 mineurs en conflit avec la loi dans le centre. Il nous en reste 110. Tous ceux qui ont été admis par le centre sont mis en situation d’apprentissage pendant six mois », affirmé Christian Ago Kodia, secrétaire adjoint du secrétariat du Conseil national de sécurité (S-Cns). C’était à l’occasion de la réunion de travail sur la problématique du phénomène des « microbes » le 2 octobre 2017, à Abidjan-Plateau.

Expliquant le mode opératoire, il a indiqué que tous ceux qui arrivent au centre sont identifiés par la Croix bleue et mis en situation d’apprentissage. Certains sont réorientés vers l’école, d’autres apprennent des métiers à travers des formations professionnelles et retournent en famille, après six mois de formation.

Selon M. Ago, « 80% des enfants qui sont passés par le centre, ont déjà consommé la drogue, même si 50% déclarent l’avoir fait par curiosité, 39% pour des besoins financiers. 30% n’ont aucun niveau d’instruction, 49% pour le primaire, 19% au secondaire, 2% ont dépassé la classe de troisième. Certains sont mis dans les centres de métiers en attendant d’atteindre l’âge légal de travail ». En effet, une étude menée par le S-Cns montre que la plupart de ces enfants sont issus de situations familiales difficiles (parents décédés ou divorcés).

Pour Vincent Toh Bi, directeur de cabinet  du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, il  faut mettre l’accent sur le volet de réinsertion et de socialisation des mineurs en conflit avec la loi parce que le problème n’est pas que sécuritaire. « L’aspect sécuritaire est le point final et ne peut pas résoudre tout le problème si certaines questions ne sont pas résolues en amont ; l’urbanisation, l’absence des aires de jeux et de prières qui permettent de résoudre ces problèmes. Le directeur de la police nationale nous disait récemment que 57 personnes devraient être déférées dans l’opération ‘’Epervier 3’’. Ce qui veut dire qu’en quelques semaines d’opération, on aura mis des centaines de personnes en prison », regrette-t-il.

Dr Konadjé Jean Jacques, directeur de cabinet du ministre d’État, ministre de la Défense, estime pour sa part qu’il convient de redéfinir le concept de « enfant en conflit avec la loi ». Parce que sans une définition claire de cette notion, il serait difficile de lutter de façon efficace contre ce phénomène.

Selon le ministère de la Femme, de la Protection de l’enfant et de la Solidarité, « un enfant en conflit avec la loi, est toute personne de moins de 18 mois qui a commis seul ou en coalition une infraction ou qui est complice ou accusé ».

Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info