Communication gouvernementale/Gon Coulibaly: ‘’Nous notons beaucoup de critiques et d’interpellations du gouvernement’’
Impulser un nouveau souffle à la communication gouvernementale. Tel est l’objectif d’un séminaire qui a eu lieu à la salle des Pas perdus de la présidence de République, le lundi 26 février 2018.
Autour du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, se sont réunis les ministres, les directions de la communication de la Présidence et de la Primature, les responsables des services de communication des ministères et les structures rattachées au gouvernement, dont le Centre de communication gouvernemental (Cicg). Amadou Gon Coulibaly avait également à ses côtés les dirigeants de l'Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications (Ansut), de la Société Nationale de Développement Informatique (Sndi) et les dirigeants des médias d’État: Fraternité matin, Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) et l’Agence ivoirienne de presse (Aip).
Si l’écosystème institutionnel est fourni, les résultats, eux, ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Le chef du gouvernement a surtout dénoncé un « délaçage » entre les « importantes réformes et actions » entreprises et mises en œuvre par gouvernement depuis 2011 et le peu d’échos dans l’opinion.
« Malgré cet écosystème institutionnel, réglementaire et technique de la communication, force est de constater que la mise en œuvre de la communication gouvernementale n’a toujours pas connu les résultats escomptés. Nous notons beaucoup de critiques et d’interpellations du gouvernement, notamment sur les réseaux sociaux. Certaines sont peut-être fondées. Et certainement, beaucoup ne le sont pas. Toujours est-il que nous devons en tenir compte. Cela nous oblige à mettre en place une communication gouvernementale solide et surtout à y intégrer les nouveaux médias, à savoir les réseaux sociaux », a indiqué Amadou Gon Coulibaly.
D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, on entend moins parler de la dynamique économique en cours, marquée par une croissance forte et soutenue, qui fait de la Côte d’Ivoire une destination privilégiée, citée en exemple en Afrique et dans le monde. Passe également inaperçue « l’augmentation notable» du produit intérieur brut par habitant passé à 33% de 2012 à 2017.
« L’amélioration notable» des conditions de vie des populations grâce aux efforts du chef de l’État dans les secteurs de l’eau potable, de l’électricité, de la santé, de la nutrition ou des routes ne semble pas suffisamment remonter à la base. «En dépit de toutes ces réalisations, il semble y avoir un décalage entre la perception de toutes ces actions par nos populations et l’action gouvernementale », a dénoncé le Premier ministre. « Il nous revient aussi qu’il y a une faible interaction entre le gouvernement et les populations en terme de communication », a-t-il déploré. Dans ces conditions, certains acteurs du jeu politique se frottent les mains.
Surfant sur cette faiblesse, « d’une manière plus ou moins honnête », ces acteurs politiques, selon Gon Coulibaly, « amplifient un certain nombre de faits qui ne pourraient être en réalité que des faits divers ». D’où l’impératif de trouver de « nouvelles stratégies» en vue de communiquer « plus effacement» avec les populations. C’est-à-dire,« d’une part, de mieux appréhender leurs opinions et aspirations profondes» et« d’autre part, d’expliquer et faire comprendre les politiques, décisions et projets de développement afin qu’elles se les approprient ».
« C’est un défi pour le gouvernement d’adapter aux enjeux actuels et futurs, de renforcer la communication de proximité susceptible de mieux valoriser les résultats et progrès enregistrés. Il s’agit aussi de renforcer le dialogue à travers des actions de communication ciblées en nous mettant d’avantage à l’écoute des populations », a indiqué le chef du gouvernement.
Le séminaire a accouché d’un plan de stratégie globale avec des actions ciblées. C’est le premier conclave du genre depuis 2011. Signe que le gouvernement Gon Coulibaly veut particulièrement tabler sur ce front.
Benoit HILI