Filière banane dessert : La Côte d’Ivoire entend consolider sa place de 1er producteur africain

Des acteurs de la filière en concertation
Des acteurs de la filière en concertation
Des acteurs de la filiu00e8re en concertation

Filière banane dessert : La Côte d’Ivoire entend consolider sa place de 1er producteur africain

Filière banane dessert : La Côte d’Ivoire entend consolider sa place de 1er producteur africain

Depuis 2016, la Côte d’Ivoire a ravi la vedette au Cameroun en devenant le premier producteur africain exportateur de banane avec 360.000 tonnes. Destinée exclusivement au marché européen, ce sont environ 80% de la production de la Côte d’Ivoire qui s’y retrouve.

La banane, faut-il le souligner, occupe une place importante dans la production agricole en Côte d’Ivoire. La stratégie de la filière banane de Côte d’Ivoire 2010-2020 révèle que ce pays veut aller au-delà des chiffres affichés présentement. Pour l’heure, ce produit représente 8% du Produit intérieur brute agricole et 3 à 4%  du Pib national et emploie 11.000 à 12.000 personnes.

En Côte d’Ivoire, avec 60.000 personnes qui vivent directement ou indirectement de l’activité de la banane, ce produit contribue à la lutte contre la pauvreté en milieu rural et surtout freine l’exode rural des populations riveraines. Ce, à travers entre autres, d’importants investissements dans les domaines de la santé, de l’éducation, d’adduction en eau potable. Aussi faut-il ajouter que les six opérateurs de la filière réalisent un chiffre d’affaire de 100 milliards de Francs CFA dont 80 à 85% en devises.

Il faut donc noter que depuis sa sortie de crise, la Côte d’Ivoire qui améliore tant en qualité qu’en quantité sa production doit affronter l’offre excédentaire de banane sur le marché international. Vu que l’Union européenne a mis fin au régime préférentiel. Pour surmonter la surproduction du marché mondial- l’Amérique avec ces 4 millions de tonnes- la diversification des marchés s’impose en termes de stratégie à ce pays pour maintenir un juste prix d’achat aux producteurs.

A cet effet, il faut indiquer que depuis le 16 décembre 2009, le droit d’entrée des pays hors ACP (Afrique caraïbe pacifique) qui était fixé à 148 Euros (environ 97.000 FCFA) par tonne est passé progressivement à 114 Euros (environ 75.000 FCFA) par tonne en 2017. Comme on peut s’en apercevoir, cette situation permet aux puissantes multinationales latino-américains comme Dole et Chiquita de concurrencer  la banane africaine.

Face au manque à gagner, la Côte d’Ivoire qui est leader dans la desserte de l’Ue en ce qui concerne la banane, pour consolider sa position a opté pour le soutien massif à ses producteurs avec l’aide de l’Ue. Qui a exempté ce produit de taxes douanières.

Dans son plan stratégique, le 1er producteur de banane prévoit la mise en place de Mesures d’accompagnement du secteur de la banane (Mab). Ce pour une gestion durable de la filière. Et cela, à travers six axes majeurs : Appui à l’amélioration de l’outil de production des plantations existantes et à la création de nouvelles plantations ; Appui au développement de plantations villageoises ; Appui au développement du marché local et sous-régional en banane ;  Appui à l’amélioration des conditions de vie et de travail des ouvriers ; Appui à la protection et à la préservation de l’environnement ; Appui institutionnel.

Cependant, cela ne suffit pour sauver la banane ivoirienne de la concurrence. Dans sa volonté de pénétration du marché local et sous régional les deux organisations représentatives de l’ensemble des producteurs exportateurs de banane dessert de Côte d’Ivoire notamment l’Obamci (Organisation des producteurs-exportateurs de banane, d’ananas et de mangues de Côte d’Ivoire) et l’Ocab (Organisation centrale des producteurs-exportateurs d’ananas et de bananes) ont constitué un consortium. Pour ce faire, elles ont obtenu de l’union européenne un contrat de subvention dont l’objectif est d’améliorer la contribution de la filière banane dessert à l’économie ivoirienne et lutter contre la pauvreté.

Pour réussir sa stratégie, la Côte d’Ivoire devrait accompagner toutes ces bonnes intentions par la mise en œuvre d’un plan de communication et de promotion de la banane dessert au niveau national et sous régional. Un plan qui saurait mettre en avant l’amélioration de la qualité et de la productivité de la banane de dessert. Ce, en termes de plaisir et de qualités nutritionnelles et  de santé, estiment les experts du secteur.

Notons que six structures d’exportation assurent la production et la commercialisation de la banane. Ce sont le SCB, le EGLIN SA, la SCAB, la CFA, le BANACI, la SIAPA.

CHEICKNA D. Salif

salifou.dabou@fratmat.info