Football ivoirien : Privilégier la formation

Football ivoirien : Privilégier la formation

Pendant une décennie et demie (1975-1990), cette politique a fait son chemin et relevé le niveau du football ivoirien, avec la présence d’étrangers aux immenses qualités dont Santos Brown (Liberia), Sam Turray (Guinée), Ali Alassani (Togo), Joseph Antoine Bell (Cameroun), Brima Camara, Ismaël Dyfan (Sierra Leone), Rashidi Yekini, Thompson oliha, Henry Owusu, Stephen Keshi, Akeem Ogunlade dit Akoko, John Zaki (Nigeria), Justice Moore, James Smith, Ebo Mends (Ghana), Brice Samba et Mounkassa Sylvain (Congo Brazzaville). Mais, aujourd’hui, c’est le monde à l’envers. Non seulement les expatriés de valeur se font rares mais la dizaine présente ne transcende pas. Plutôt que de tirer leurs clubs respectifs vers le haut, ils balbutient. Ce sont plutôt les locaux (qui sont pourtant moins rémunérés) qui donnent plus de satisfaction. Dans ce championnat national actuel, seuls Touré Amed (l’Ivoiro-Burkinabé) et Komlan A. (Togolais) de l’Asec se mettent en évidence. Face à cette situation, quelle est la conduite à tenir quand on sait que la Côte d’Ivoire n’est plus l’Eldorado des joueurs talentueux et ambitieux du continent africain ; qui ne visent désormais que les pays européens et asiatiques ?

Sans être totalement contre leur recrutement, nous pensons qu’il serait judicieux de privilégier la formation. Qui a déjà fait ses preuves avec l’avènement des Académiciens de Mimosifcom fabriqués par un formateur exceptionnel, le Français Jean-Marc Guillou. Entre autres, Touré Kolo  Habib, Touré yaya Gnégnéry, Tiéné Siaka, Salomon Kalou, Copa Barry (champions d’Afrique avec la sélection nationale en 2015). Sans oublier Aruna Dindané, Koné Baky, Zokora Didier et N’dri Romaric. Pratiquement, tous ont évolué ou évoluent dans de grands clubs européens.

Jean Marc Guillou, le père de ces Académiciens, revient, plus d’une décennie après, en Côte d’Ivoire pour diriger le département C-Jeunes conçu, récemment, par la Fédération ivoirienne de football (Fif). Un département qui se chargera, sous la houlette de ce formateur émérite, de former des cracks pour un avenir radieux du football ivoirien. Un avenir qui aura pour temps fort, la Can 2021 que la Côte d’Ivoire aura la lourde mission d’organiser. Grâce à la formation, nous sommes certains que cette nation disposera d’un vivier. Toutefois, pour que cela soit efficace et garantisse la relève, l’Etat, les Conseils régionaux, les mairies et même les districts et bonnes volontés devraient s’employer à faire construire des infrastructures fiables et viables. Car elles font cruellement défaut à ce pays.

JEAN-BAPTISTE BEHI