Port autonome d’Abidjan: Ibrahim Boubacar Kéita découvre les grands chantiers
Au 2e jour de sa visite officielle en Côte d’Ivoire, Ibrahim Boubacar Kéita, le Chef de l’État malien, en compagnie du vice-Président ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a effectué un déplacement à la direction générale du Port autonome d’Abidjan (Paa), dans le quartier de Treichville.
Objectif: découvrir cette structure étatique qui constitue l’un des poumons économiques de la Côte d’Ivoire et par laquelle transitent des centaines de milliers de tonnes de marchandises en direction des pays de l’hinterland. Notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger. C’est la première fois qu’un Président malien foule le sol du premier port ivoirien, construit dans les années 1950.
Le Paa qui génère près de 80% des recettes douanières ivoiriennes et représente 90% des échanges avec l’extérieur a, dans l’ensemble, engagé depuis quelques années de grands travaux pour lesquels certains sont déjà achevés. Ils portent, entre autres, sur la construction d’un môle de pêche, l’élargissement et l’approfondissement du canal de Vridi couplé avec la construction d’un 2e terminal à conteneurs et d’un terminal roulier.
Ces chantiers devraient permettre au Paa, qui n’avait plus connu d’importants investissements depuis quatre décennies, d’accueillir des navires porte-conteneurs et conventionnels jusqu’à 350 mètres de long avec un tirant d’eau de 16 m, de doubler le trafic conteneur de 1,2 million de Teu (unités équivalant 20 pieds) par an à trois millions à l’horizon 2020.
Le remblaiement de la baie lagunaire de Vridi-Biétry. Les travaux achevés devraient y favoriser à terme la mise à disposition d’espaces supplémentaires pour l’implantation d’industries. Ainsi, depuis 2012, ce sont environ 760 milliards de FCfa qui y ont été investis.
Comme l’a fait remarquer le ministre des Infrastructures économiques, Amedé Koffi Kouakou, qui représentait son homologue des Transports, le Paa « se modernise pour relever les défis maritimes et portuaires en perpétuelle mutation ». « Tout ce qui est à l’œuvre ici est pour le confort futur des pays comme le nôtre. Nous en sommes conscients. Ce sont des investissements colossaux... Cela doit être apprécié et dit », a confié aux médias le Chef de l’État malien.
Face à la concurrence de certains ports de la sous-région (Tema au Ghana, Conakry en Guinée, Lomé au Togo, Dakar au Sénégal), ces importants travaux engagés devraient permettre au Port d’Abidjan de se repositionner davantage ; tout comme celui de San Pedro où d’importants projets sont annoncés.
« Nous travaillons à être compétitifs pour alimenter les économies de la Côte d’Ivoire et de l’hinterland », a assuré le directeur général du Paa, Hien Sié Yacouba. La rencontre a enregistré la participation des membres des gouvernements des deux pays ainsi que des opérateurs économiques du Mali.
En 2017, ce sont 821 000 tonnes de marchandises qui ont transité à partir du Paa vers ce pays voisin. Sur la même période, le trafic en transit au Paa (Mali, Burkina Faso, Niger) a connu une hausse de 3%.
Pour ce qui concerne le trafic du Mali, la croissance est de 15,6%. Le trafic global du Port d’Abidjan, lui-même, était de 22,55 millions de tonnes contre 21,73 millions en 2016, soit une hausse de 3,8%.
Avec la communauté portuaire malienne, le ministre des Infrastructures économiques s’est voulu rassurant en ce qui concerne les difficultés auxquelles elle fait face (insuffisance de parkings, gestion des flux de camions au Paa, taxation sur les produits en transit, baisse des coûts de passage portuaire).
Selon lui, leurs préoccupations « ont toutes été prises en compte ; certaines, avec des solutions amorcées », notamment la suppression du Terminal handling charge (Thc) correspondant aux frais de chargement/déchargement, la construction d’un parking sur l’autoroute du nord au Pk 27.
ANOH KOUAO