Lutte contre la méningite: Treize nouveaux vaccins en préparation
Si la vaccination permet de sauver jusqu’à trois millions de vies chaque année, une meilleure couverture vaccinale éviterait 1,5 millions de décès supplémentaires, note l’Organisation mondiale de la Santé dans son aide-mémoire de juillet 2017.
Partenaire de ce parcours de santé, Sanofi Pasteur qui croit en un monde où personne ne souffre et ne meurt d’une maladie évitable par la vaccination et dont le portefeuille de vaccins aide à lutter contre de nombreuses maladies infectieuses: méningite, diphtérie tétanos, dengue, choléra, hépatites A et B, polio, grippe, coqueluche, a réuni mardi, à Abidjan, treize experts de dix pays invités.
Ces experts, des professionnels de la santé du Togo, du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali, du Cameroun, du Congo, de la Rdc, du Gabon et de la Côte d’Ivoire, au cours du Master Class Méningite, une activité biannuelle, qui est à sa troisième édition, ont discuté de la méningite et des possibilités d’action pour une meilleure prévention. D’autant que douze nouveaux vaccins sont en développement.
Ils ont saisi l’occasion d’une conférence de presse co-animée par trois experts pour informer l’opinion nationale et internationale sur le caractère important d’une lutte engagée et partagée contre cette maladie à travers la vaccination.
Le Pr Djadou Edem du Togo, qui a parlé de la surveillance en insistant sur les aspects cliniques de la maladie, le Pr N’Douba Kacou, biologiste et enseignante à l’Ufr des Sciences médicales de l’Université de Cocody qui a parlé de la bactériologie, donc du type de germe et des différentes variétés de germes à l’origine de la maladie, et le Pr Amadou Lamine Fall, pédiatre et enseignant à l’université Cheick Anta Diop de Dakar dont l’intervention a porté sur l’infectiologie, la manière dont se contracte la méningite et comment elle affecte le corps du patient, ont tous mis l’accent sur l’importance de la prévention à travers la vaccination.
Mais également sur la nécessité pour les familles de fréquenter les services de santé pour faire vite dépister leurs enfants, car le patient rapidement pris en charge peut être sauvé. Et peut ainsi être prémuni contre les malformations physiques, les déséquilibres et retards dans sa croissance et l’usage de la parole et contre la surdité.
Ces trois experts qui ont reconnu, malgré les efforts de Sanofi Pasteur et de l’Oms, que la méningite frappe lourdement une zone de l’Afrique subsaharienne connue pour être la « ceinture de la méningite » et qui s’étend du Sénégal jusqu’à l’Éthiopie, soit 26 pays dont la Côte d’Ivoire, ont particulièrement décrit la méningite à méningocoques. Cette forme de méningite due à une bactérie est l’entité la plus commune, particulièrement pendant les épidémies.
Cependant, son pronostic est bon quand elle est correctement traitée. A l’inverse, la forme, dans laquelle le germe est retrouvé dans le sang, est moins fréquente mais souvent fatale, même quand elle est traitée activement. La vaccination ne confère donc pas une immunité zéro, car vu la typologie des germes ou selon les différents sérogroupes, il faut un vaccin adapté pour le traitement de la méningite détectée.
Heureusement, treize nouveaux vaccins sont en développement et seront pré qualifiés par l’Oms pour être recommandés dans les programmes élargis de vaccination des pays ou pour divers usages médicaux pour encadrer le développement des serogroupes. Actuellement 6. Stéréotypes circulent mais 4 ont un vaccin.
Les vaccins conjugués à spectre plus large qui assurent une immunité de groupe, peuvent être administrés à des bébés de six semaines, de neuf mois et aux enfants d’un an. Ils agissent sur le portage ; la transmission directe de la méningite à une autre personne par l’intermédiaire des gouttelettes d’origine respiratoire émises par des sujets infectés.
De ce fait, ils représentent une bonne alternative dans le traitement de la méningite. Cette maladie dont les symptômes sont manifestes à travers les difficultés du malade à tourner le cou, à supporter une forte fièvre et la lumière, sans oublier le mal de tête et des vomissements, continue de tuer. Même, lorsque la maladie est connue très tôt et qu’un traitement approprié est réalisé, entre 5 et 10% des malades décèdent, en général e dans les 24 à 48 heures qui suivent l’apparition des premiers signes.
La méningite bactérienne peut toucher le cerveau et rendre sourd 10 à 20% des survivants. Voilà pourquoi les gouvernements des pays membres de la ceinture de la méningite doivent être proactifs et de stocks de sécurité de doses de vaccins. Parce que l’Oms prévient que si le sérogroupe de nouveau type c contrôlé récemment au Niger et au Nigeria, se déclenchait de nouveau, il n’y aurait de doses suffisantes de vaccins pour traiter les populations.
Franck A. ZAGBAYOU