Juridiquement, cela prendra la forme d’un congrès ordinaire. Politiquement, c’est la transformation, en une force unique, des forces vives proches du premier Président ivoirien Félix Houphouët-Boigny. Du moins, celles qui partagent les qualités de bâtisseur et l’idéal d’union du Chef de l’État, Alassane Ouattara.

Aussi, ce sont plusieurs dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de militants, de sympathisants et d’élus qui seront au rendez-vous, autour d’Alassane Ouattara et du gouvernement Rhdp. Ce sera le rendez-vous du futur. Le futur d’une Côte d’Ivoire à nouveau debout, après la décennie de crise, qui, dans l’union de toutes ses intelligences, marche vers un autre miracle économique qu’annonce la croissance économique performante de 9%. Ce sera aussi le rendez-vous de l’histoire qui se prolonge, comme une répétition de « l’appel du stade Géo André » (aujourd’hui stade Félix Houphouët-Boigny) lancé par le père fondateur de la nation ivoirienne.

On attend d’ailleurs que son héritier, le Président Alassane Ouattara, celui-là même qui fut son unique Premier ministre délivre un discours d’orientation, qui fixe le cap de la nouvelle émergence économique et politique à laquelle il destine le pays.

L’étape d’aujourd’hui peut être vue comme un aboutissement du long processus de création de cette vaste union sacrée.

En mai dernier, à la même place du Palais des sports, lors du 4^e Congrès extraordinaire de son parti (le Rdr), Alassane Ouattara a partagé sa vision de transformer l’alliance qui gouverne le pays, depuis 2011, en « un grand rassemblement politique qui favorisera l’épanouissement de chaque Ivoirienne et de chaque Ivoirien pendant plusieurs décennies ». Estimant que « l’égoïsme ne mène nulle part », il avait assuré, pédagogue, qu’en 2020, « tout le monde pourra être candidat ». Par tout le monde pourra être candidat, il faut entendre que « le meilleur » parmi les Houphouétistes sera désigné à l’intérieur du parti unifié.

Il est vrai que dans une Nation où l’on a été au bord du précipice, avec le supplice d’une crise post-électorale qui a causé plus de 3000 morts (en 2010) et d’autres préjudices, il incombe d’éviter le vice et la malice des ambitions personnelles destructrices.

Le 16 juillet dernier, une assemblée générale constitutive avait fait avancer cette ambition politique d’aller à une chapelle unifiée, mais la porte avait été laissée ouverte à toutes les autres sensibilités politiques, y compris l’opposition et la société civile. Un ticket avait été proposé au Pdci-Rda, à travers un appel solennel d’Alassane Ouattara qui avait invité son aîné, le président Henri Konan Bédié, à venir prendre « toute sa place » dans la locomotive.

D’ailleurs, les pré-congrès éclatés qui ont précédé la grand-messe de ce matin auront été autant d’escales pour embarquer tous les volontaires de ce vaste mouvement politique.

Être un homme d’État, c’est, dit-on, être responsable de son action et coupable de son inaction. Illustre héritier d’Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara n’entend pas être coupable, par omission, d’avoir laissé faire la division. Sans être un parti unique, le Rhdp se veut le parti de l’union des formations qui partagent la même vision d’Houphouët-Boigny dont la religion a été le dialogue et la paix. Peut-être sont-ce, là aussi, les fondations inoxydables de toute nation.

Benoit HILI