Paul Blesson : SALUT L’IMMORTEL !

Paul Blesson : SALUT L’IMMORTEL !

Ce travail énorme qu’il a abattu au pays d’Omar Bongo est en train de porter ses fruits. Car le handball gabonais, tant au niveau des clubs que de la sélection nationale, progresse et bouscule la hiérarchie continentale. Malheureusement, l’on ne verra plus jamais la silhouette de ce formateur émérite sur un terrain. En effet, Paul Blesson (67 ans, marié et père de quatre enfants) n’est plus de ce monde. La mort, impitoyable, l’a surpris dimanche (aux environs de 17 heures), dans une clinique à Yopougon. « Je suis sur le choc. Je ne le savais pas malade. Lors du championnat d’Afrique de handball à Abidjan, Paul Blesson, Inza Soumahoro et moi avions, dans la gaieté, pris une photo ensemble. J’avoue que je suis triste. Un baobab est tombé. Je me demande si le handball aura encore un formateur de la trempe de Paul Blesson », pleure Kouao Boua Yapo Alphonse, fondateur de Sphinx Hbc.

Ahoua Zoromou (ancienne internationale) n’en revient pas. « A l’annonce de la triste nouvelle, je croyais rêver. Mais Nadège Namama m’a confirmé que c’est la réalité. La mort de coach Blesson est une grande perte pour le handball ivoirien. Il m’a eue en club et en équipe nationale. Nous avons beaucoup appris sous sa coupe. Ensemble, nous (Namama, Mariam, Koko, Koudou, Dago, Séry Tapé… et moi) avons vécu avec lui des moments fastes en compétitions continentales. Blesson est un grand monsieur du handball qui nous quitte définitivement. Je suis très affectée dans la mesure où je n’ai même pas appris qu’il souffrait », confie-t-elle, la voix étreinte d’émotion.

Oui, Paul Blesson était un expert de la petite balle. Par ses méthodes, sa culture tactique, son intelligence, etc., il savait plaire et sortir son équipe ou ses équipes des situations délicates. L’Africa dames et les Eléphantes avec lesquelles il a parcouru le monde, en savent quelque chose.

     Faiseur de champions

Nous revoyons encore Paul Blesson, sous un soleil d’aplomb, détecter des talents (Dames et Hommes) dans des écoles, villages, régions pour en faire de grandes championnes et grands champions. Douhou Sandrine, Gondo Paula, Dosso Salimata, Guédé Yohou, Mambo Elodie, Krégbo Nathalie et bien d’autres qui ont fait les beaux jours du handball ivoirien ces quinze dernières années, sont issues du laboratoire de Paul Blesson. La plupart évolue aujourd’hui dans des championnats européens.

Infatigable et passionné, Paul Blesson, après avoir perdu l’élection présidentielle à la Fédération ivoirienne de handball (Fihb), en 2018, était en train de bâtir une grande équipe à Vavoua (la ville de Bonaventure Kalou, le footballeur devenu maire), mais la mort, implacable, a eu raison de lui. Vavoua Hbc, son bébé, qu’il vient de faire monter en Ligue 1 et qui nourrit le secret espoir de bouleverser la hiérarchie, est désormais seul. L’expert s’en va définitivement avec sa hargne, ses idées, sa passion, ses connaissances, etc. Blesson va nous manquer. Il laisse un grand vide qui sera difficile à combler. Merci pour tant de sacrifices consentis pour ton pays qui a, du reste, reconnu ta valeur en te distinguant (Commandeur du Mérite sportif ivoirien), l’année dernière, au Palais des Sports de Treichville. Sache que tu restes une légende du sport ivoirien. Merci cher aîné ! Nous ne t’oublierons jamais. Adieu Pablo !

                                                                                                                                     JEAN-BAPTISTE BEHI