Adé-Liz (Chanteuse, auteur-compositeur): ‘’Je suis toujours là avec mon lékiné et mes belles mélodies’’

Adé-Liz (Chanteuse, auteur-compositeur): ‘’Je suis toujours là avec mon lékiné et mes belles mélodies’’

Cela fait un bout de temps qu’on n’a pas de vos nouvelles au pays. Où était cachée Adé-Liz durant tout ce temps ?

Au début, je revenais au pays chaque deux ans pour des spectacles ou avec un album. Après, il fallait m’occuper de ma famille, surtout après la naissance de mes jumeaux. A partir de là, mes passages au pays ont été de plus en plus espacés.

Après la sortie de mon dernier album en 2015, j’ai commencé à réfléchir sur la nouvelle orientation que je vous voulais donner à ma carrière. Car aujourd’hui, force est de constater que les albums ne se vendent pas du tout en Côte d’Ivoire. À cela, il faut ajouter la piraterie qui tue l’industrie musicale ivoirienne.

Or, produire un album nécessite beaucoup de moyens. Dans ce contexte, la production d'un album se présente comme un investissement à perte. Il fallait donc que je trouve la bonne formule. C’est cette réflexion que j’ai menée depuis 4 ans.

Peut-on donc avoir la primeur du fruit de vos réflexions ?

J’ai décidé de sortir un album titre après titre, sous forme de single et après compiler le tout dans un album complet avec un titre inédit. Cela a l’avantage de permettre aux mélomanes de découvrir toutes les chansons car, j’ai remarqué que même quand tu sors un album, les mélomanes ne s'attachent qu’à une ou deux chansons. Ils ne prennent pas le temps d’écouter tous les titres. J’ai donc décidé d’opter pour la sortie d’un single pour la distribution numérique accessible via Internet.

Quelle est donc l'actualité musicale d'Adé Liz ?

Je viens de mettre sur le marché un single à distribution numérique accompagné par un clip que je suis venue tourner au pays. Le single est intitulé '’Gué Blé Ton'’ (Mon amour me manque). Le style musical reste le ‘’lékiné’’. Le single arrangé par Bamba Yang parle d’amour, mon thème de prédilection. Je chante l'amour pour un être cher qui est loin de moi. Cet être, c’est un homme, une femme, un frère, un ami. Cet être cher, c’est aussi mon pays la Côte d’Ivoire.

Le pays vous manque à ce point ?

Absolument ! Non seulement il me manque physiquement, mais, sa chaleur, son hospitalité, son vivre ensemble d’antan me manquent énormément. Car aujourd’hui,  il n’y a plus d’amour entre les filles et fils de la Côte d’Ivoire. Nous sommes trop divisés. Avec cet album, j’appelle donc à l’amour et à l’union. Je traduis d’ailleurs mon appel dans mon clip.

Vous y verrez représentées les cinq régions principales du pays. Que tu sois du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest ou du Centre, viens partager ton amour avec ton frère. Car nous sommes tous des filles et fils de ce pays. C’est notre union qui a toujours fait notre force et nous devons revenir à nos fondamentaux.

Comment expliquez-vous que les chanteuses de votre génération sont de plus en plus rares sur la scène musicale ?

Vous savez, les époques ont beaucoup changé. À notre temps, les disques se vendaient vraiment bien et il y avait des producteurs et des mécènes. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Or la production coûte cher. Et puis après, chacune d’entre nous à ses projets et ses ambitions. N’empêche, la relève est bien assurée par la nouvelle génération qui fait de bonnes choses.

La musique ivoirienne évolue selon son époque. Le seul conseil que je voudrais leur donner, c’est de faire des textes et d'apprendre à chanter juste. Parce que c’est le message qui reste. Je leur demande de projeter leur carrière dans le futur. Si nous, nous sommes encore écoutées, c’est parce que dans nos chansons, il y a quelque chose qui a accroché ou qui accroche toujours les mélomanes.

C’est cette démarche de belles mélodies et de beaux textes que je voudrais que la nouvelle génération, femmes ou hommes, emprunte. Pour l’heure, j’invite les mélomanes à découvrir mon nouveau single. Adé-Liz est toujours là, avec son lékiné et les belles mélodies qui l’accompagnent.

INTERVIEW REALISÉE PAR
SERGES N’GUESSANT