Harmonisation des systèmes de comptes nationaux : Les experts africains en symposium à Abidjan
Outre les travaux de révision rétrospective dénommée « retropolation » des données des comptes nationaux sous le Scn 1993 sur la période 1996-2014 qui ont permis de disposer d’une série chronologique de comptes nationaux cohérente et homogène sous le Scn 2008, Nialé Kaba a relevé les réformes qui ont fait passer le système statistique nation à un niveau plus élevé d’efficacité dans la production que dans la ventilation des données.
Il s’agit de la création de l’Agence nationale de la statistique (ANStat) en remplacement de l’Institut national de la statistique, du Conseil national de la statistique (CNStat) chargé d’assurer la coordination de l’activité statistique et du Fonds national de développement de la statistique (Fnds) pour assurer le financement pérenne de la production statistique.
La ministre de l’Économie, du Plan et du Développement n’a pas manqué d’évoquer quelques défis qui restent à relever. Notamment la non régularité des enquêtes et des collectes de données administratives, les longs retards dans la planification, la production, le traitement et la mise à disposition des résultats des enquêtes et travaux statistiques, l’insuffisance des ressources humaines, la faible coordination des activités statistiques, sans oublier les difficultés liées à la diffusion des comptes nationaux.
Pour sa part, Adoum Gagoloum, chef de la division des statistiques économiques de l’Union africaine (Statafric), avait souligné peu avant, le retard de certains africains malgré la place centrale qu’occupent les comptes nationaux dans le processus de développement socio-économique.
« ... force est de constater qu’aujourd’hui, en dépit des multiples initiatives et stratégies, dont certains sous l’impulsion du Groupe africain de comptabilité nationale (Agna), près d’un tiers des Etats membres de l’Union africaine sont encore à la traine dans le passage au système de comptabilité nationale de 2008 (Scn 2008) alors que bientôt le nouveau référentiel passera à 2025. Ces pays continuent d’élaborer leurs comptes nationaux en référence au Scn 1993, pire certains, même si c’est un petit nombre sont encore au Scn 1968 », a-t-il déploré.
Il a également indiqué que le continent est confronté au fait que beaucoup de pays font face à une forte mobilité non préparée et anticipée des comptables nationaux, entrainant une perte de la mémoire institutionnelle et une interruption de la chaine de transmission des connaissances et expériences. Adoum Gogoloum a aussi fait savoir que les données nécessaires à l’élaboration des comptes nationaux sont parfois non disponibles ou obsolètes et que les comptes nationaux son publiés avec de grands retards.
Le chef de StatAfric s’est aussi inquiété de ce que les données qui ne reflètent plus la situation de l’économie sont utilisées années après années pour l’élaboration des comptes nationaux. Ce qui induit des révisions importantes lorsque ces données de bases sont finalement mises à jour.
Les représentants d’Eurostat et d’Expertise France qui cordonne les travaux ont également salué l’initiative du symposium de l’Union africaine. D’autant plus que les failles et faiblesses susmentionnées constituent un frein à un développement efficient de la coopération économique intra-africain, mais aussi avec le reste des partenaires publics et investisseurs privés.
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