Harmonisation des systèmes de comptes nationaux : Les experts africains en symposium à Abidjan

Les experts-statisticiens africains ont posé avec la ministre Nialé Kaba (au centre) pour la photo de famille
Les experts-statisticiens africains ont posé avec la ministre Nialé Kaba (au centre) pour la photo de famille
Les experts-statisticiens africains ont posé avec la ministre Nialé Kaba (au centre) pour la photo de famille

Harmonisation des systèmes de comptes nationaux : Les experts africains en symposium à Abidjan

Le 16/09/24 à 17:47
modifié 17/09/24 à 11:47
Le Noom Hôtel à Abidja-Plateau abrite depuis le 16 septembre 2024, le Symposium africain sur les comptes nationaux en prélude au passage au Système de comptabilité nationale 2025 (Scn 2025). Durant deux jours ( 16-17 septembre), les experts-statisticiens africains à l’harmonisation des systèmes statistiques locaux et leurs alignements – dans la mesure du possible - plancheront sur le Scn 2025. À l’ouverture de la rencontre, la ministre ivoirienne de l’Économie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a présenté les avancées et l’expérience de la Côte d’Ivoire.

« La nouvelle année de base choisie est 2015 parce qu’elle est une année stable sur le plan socio-politique. Elle bénéficie par ailleurs de la proximité des opérations d’envergure nationale comme le Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph) 2014, l’Enquête sur le niveau de vie (Env) 2015, l’Enquête nationale sur la situation de l’emploi et le secteur informel (Ensesi) 2016, etc. », a-t-elle expliqué.

Outre les travaux de révision rétrospective dénommée « retropolation » des données des comptes nationaux sous le Scn 1993 sur la période 1996-2014 qui ont permis de disposer d’une série chronologique de comptes nationaux cohérente et homogène sous le Scn 2008, Nialé Kaba a relevé les réformes qui ont fait passer le système statistique nation à un niveau plus élevé d’efficacité dans la production que dans la ventilation des données.

Il s’agit de la création de l’Agence nationale de la statistique (ANStat) en remplacement de l’Institut national de la statistique, du Conseil national de la statistique (CNStat) chargé d’assurer la coordination de l’activité statistique et du Fonds national de développement de la statistique (Fnds) pour assurer le financement pérenne de la production statistique.

Les partenaires au développement étaient aux côtés des statisticiens africains pour penser la réflexion
Les partenaires au développement étaient aux côtés des statisticiens africains pour penser la réflexion



La ministre de l’Économie, du Plan et du Développement n’a pas manqué d’évoquer quelques défis qui restent à relever. Notamment la non régularité des enquêtes et des collectes de données administratives, les longs retards dans la planification, la production, le traitement et la mise à disposition des résultats des enquêtes et travaux statistiques, l’insuffisance des ressources humaines, la faible coordination des activités statistiques, sans oublier les difficultés liées à la diffusion des comptes nationaux.

Pour sa part, Adoum Gagoloum, chef de la division des statistiques économiques de l’Union africaine (Statafric), avait souligné peu avant, le retard de certains africains malgré la place centrale qu’occupent les comptes nationaux dans le processus de développement socio-économique.

« ... force est de constater qu’aujourd’hui, en dépit des multiples initiatives et stratégies, dont certains sous l’impulsion du Groupe africain de comptabilité nationale (Agna), près d’un tiers des Etats membres de l’Union africaine sont encore à la traine dans le passage au système de comptabilité nationale de 2008 (Scn 2008) alors que bientôt le nouveau référentiel passera à 2025. Ces pays continuent d’élaborer leurs comptes nationaux en référence au Scn 1993, pire certains, même si c’est un petit nombre sont encore au Scn 1968 », a-t-il déploré.

Les experts de près d'une cinquantaine de pays africains prennent part aux travaux
Les experts de près d'une cinquantaine de pays africains prennent part aux travaux



Il a également indiqué que le continent est confronté au fait que beaucoup de pays font face à une forte mobilité non préparée et anticipée des comptables nationaux, entrainant une perte de la mémoire institutionnelle et une interruption de la chaine de transmission des connaissances et expériences. Adoum Gogoloum a aussi fait savoir que les données nécessaires à l’élaboration des comptes nationaux sont parfois non disponibles ou obsolètes et que les comptes nationaux son publiés avec de grands retards.

Le chef de StatAfric s’est aussi inquiété de ce que les données qui ne reflètent plus la situation de l’économie sont utilisées années après années pour l’élaboration des comptes nationaux. Ce qui induit des révisions importantes lorsque ces données de bases sont finalement mises à jour.

Les représentants d’Eurostat et d’Expertise France qui cordonne les travaux ont également salué l’initiative du symposium de l’Union africaine. D’autant plus que les failles et faiblesses susmentionnées constituent un frein à un développement efficient de la coopération économique intra-africain, mais aussi avec le reste des partenaires publics et investisseurs privés.

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Le 16/09/24 à 17:47
modifié 17/09/24 à 11:47