Ouattara Watts à la galerie Cécile Fakhoury: L’État va-t-il acquérir des œuvres de l’artiste ?
Cette exposition est intitulée: «Before Looking at this Work, Listen to It ». C’est la première exposition personnelle de l’artiste sur les bords de la lagune ébrié.
Malgré sa renommée internationale, le commun des Ivoiriens ne sait pas en réalité qui est cet artiste qui figure dans d’importantes collections dans le monde. L’une des motivations de la galeriste Cécile Fakhoury en présentant ses œuvres à Abidjan, c’est avant tout de le présenter aux Ivoiriens. « Il faut que les gens viennent voir cette exposition qu’il a pensée pour son retour à Abidjan, après 30 années passées aux États-Unis d’Amérique », a-t-elle indiqué lors d’une rencontre avec la presse pour évoquer cette exposition.
Au vernissage, le 22 novembre, le public a répondu présent à cette invitation. Mieux, l’on a noté la présence remarquable de trois ministres de la République, à savoir Hamed Bakayoko, Maurice Bandaman et Pascal Abinan venus découvrir cet artiste monumental sur l’échiquier mondial.
A les voir, l’on ne pouvait pas s’empêcher de croire que pour cet artiste, l’État de Côte d’Ivoire va s’engager à faire des acquisitions. D’ailleurs, cela ne sera que justice rendue car il est temps que la Côte d’Ivoire dispose de son propre patrimoine composé des acquisitions des artistes majeurs ivoiriens et du monde. Un artiste comme Pablo Picasso ne figurait-il pas dans la collection du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne Félix Houphouët-Boigny ? Tout comme l’artiste français Bernard Buffet.
A vrai dire, le grand retour de Ouattara Watts sonne comme une opportunité dont il faut en profiter. Selon Cécile Fakhoury, parler de la peinture de Ouattara Watts n’est pas quelque chose aisée. Intimement liées à l’Afrique et à un monde connecté avec ses ancêtres, les œuvres de l’artiste laissent voir des idéogrammes cryptiques, des symboles d’une religion oubliée ou encore des équations complexes. Sur ses toiles, l’artiste semble réussir à faire cohabiter deux mondes, tel un intercesseur. Ce qui fait dire à la galeriste qu’il y a une « vraie puissance dans son travail ».
Ouattara Watts, faut-il le reconnaître, se distingue par son parcours et sa démarche artistique alliant tradition et modernité. L’artiste, selon le Professeur Yacouba Konaté, était donc prêt lorsqu’il est découvert en janvier 1988 à Paris par Jean Michel Basquiat, le génie avant-gardiste. Ce dernier, impressionné par son travail, l’invite à s’installer à New-York. Les deux artistes travailleront ensemble jusqu’à la mort prématurée de Basquiat en août 1988.
Ouattara Watts est né en 1957 à Abidjan, il vit et travaille à New-York. Il a notamment exposé à la Documenta Kassel, au Whitney Museum ou au MoMa PS1.
Salif D. CHEICKNA
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