Développement local : 5 pays d'Afrique fédèrent leurs forces pour lever les obstacles
Développement local : 5 pays d'Afrique fédèrent leurs forces pour lever les obstacles
Organisée par l'Association internationale des maires francophones (Aimf), avec l'appui financier de l'Union Européenne (Ue), la rencontre de Ouagadougou, axée principalement sur le développement des collectivités locales d'Afrique, a regroupé plus de 150 participants issus de 5 pays, à savoir la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Sénégal, le Bénin et le Burkina Faso, pays hôte.
Les travaux se sont déroulés sous forme d’ateliers avec les participants répartis dans 5 groupes de plaidoyer constitués en rapport avec le plan d'actions défini. Les groupes constitués sont : "Les finances locales’’, ‘’le statut de l'élu et la fonction publique territoriale’’, ‘’les services essentiels’’, ‘’le changement climatique’’, et ‘’la localisation des Objectifs de développement durable’’. Le but visé de cette rencontre de Ouagadougou étant de regrouper tous les responsables impliqués dans le développement local (acteurs civils ou institutionnels), en vue de bâtir des partenariats capables de porter les plaidoyers et de faire bouger les lignes. Pour rappel, il convient d'indiquer que c'est en 2014, à l'assemblée générale de l'Aimf, que les maires ont présenté les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l'exercice de leurs compétences. Notamment des cadres juridiques incomplets, l'absence de décrets d'application, le transfert partiel des compétences, le manque de clarté dans la répartition des rôles entre les autorités de l'Etat et les différents niveaux de collectivités, le manque de ressources humaines compétentes dans l'exécution des ouvrages.
Pour lever ces blocages, l'Aimf s'est engagée à appuyer les élus locaux dans leurs combats. A cet effet, un partenariat stratégique a été conclu le 28 janvier 2015 entre Anne Hidalgo présidente de l'AImf, et Neven Mimica, commissaire européen au développement de l'Ue.
La rencontre de Ouagadougou se situe donc dans la mise en oeuvre de ce partenariat stratégique.
En dépit des avancées notables enregistrées, de nombreux obstacles subsistent encore. D'où la nécessité pour les élus locaux de se mettre ensemble, afin de créer des coalitions pour des plaidoyers devant faire bouger les lignes.
Cette conférence permet aussi de sensibiliser les élus locaux aux bonnes pratiques, à l'importance de la transparence et à la problématique de l'ouverture à l'informatique (Open Data) dans le management local, en vue de renforcer la confiance avec les bailleurs publics et privés. Au total, l'objectif visé par l'Aimf, est de faire en sorte que les plaidoyers donnent naissance à des résultats concrets en 2018, autour d'une gouvernance plurielle, gage de transparence dans le développement local.
Au nom du gouvernement burkinabé, Smaïla Ouédraogo, ministre de la Jeunesse, de la formation et de l'insertion professionnelle a dit sa gratitude à l'Aimf et à l'Ue pour ce partenariat stratégique au profit des collectivités. Puis il a révélé à ses hôtes, les importantes réformes engagées par son gouvernement en vue de créer un contexte institutionnel favorable au développement de la décentralisation au Burkina Faso. Toutes ces réformes, selon lui, doivent s'intégrer dans les nouveaux référentiels et permettre dans le nouveau cycle, de dynamiser la décentralisation, de la consolider et d'en assurer la durabilité et la résilience.
Mieux, le gouvernement burkinabé, selon le ministre Smaïla Ouédraogo, entend parvenir à 15% du budget de l'Etat aux collectivités d'ici à 2020.
Pour Armand Béouindé, maire de Ouagadougou, le partenariat stratégique Aimf-Ue, conduit par l'Aimf sur la période 2015-2020 est à saluer par les élus locaux. Car, il permet d'engager un programme de dialogue structuré, pour améliorer l'environnement juridique, administratif, réglementaire et financier des autorités locales.
En sa qualité de secrétaire général de l'Aimf, Pierre Baillet a, pour sa part, souligné que les plaidoyers sur lesquels portent les travaux, ont pour objectif de permettre aux collectivités de contribuer à leur évolution. Il s'agit donc de leur donner les moyens pour assumer leurs charges de la proximité et de gagner la confiance de leurs administrés. Pour lui, l'image de la ville est à penser. Les zones à risque, un urbanisme particulier, les inondations, la voirie, l'assainissement, l'habitat, la fuite des migrants, sont autant de risques pour lesquels les plaidoyers doivent aider les autorités locales à mieux se l'approprier.
N'DRI CELESTIN