Lutte contre la migration clandestine: La Côte d’Ivoire reçoit un appui financier de plus d’un milliard de FCFA
D’une valeur de 1 771 milliards de Fcfa, (soit 2,7 millions d’euros), cet appui financier s’inscrit dans le cadre d’un projet dénommé « Initiative Fonds fiduciaire UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants en Côte d’Ivoire ». D’une durée de 36 mois, ce projet entend appuyer le gouvernement dans sa politique de retour volontaire et de réintégration durable de ses migrants en Côte d’Ivoire.
Le lancement officiel de cette initiative a eu lieu jeudi, au Sofitel Abidjan hôtel Ivoire, à Cocody, en présence de plusieurs personnalités. Au nombre desquelles, le ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, Ally Coulibaly, le représentant-résident de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, Jean-François Valette, le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Emploi des jeunes et du service civique, Sidi Touré, le chef de mission de l’OIM en Côte d’Ivoire Marina Schramm, le Dg des Ivoiriens de l’extérieur, Issiaka Konaté.
A la cérémonie d’ouverture, le ministre Ally Coulibaly a exprimé, au nom du gouvernement, sa reconnaissance à l’Ue et à l’Oim, pour avoir permis à la Côte d’Ivoire d’accéder au fonds fiduciaire de l’UE-OIM. Ce qui lui permet de bénéficier de cet important appui qui contribuera à renforcer les capacités de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre l’immigration irrégulière. « Le gouvernement ivoirien a déjà encadré le retour en Côte d’Ivoire de 1279 migrants. Il y a présentement 500 de nos compatriotes qui attendent d’être rapatriés de la Libye. Le fonds fiduciaire représente une opportunité unique d’aider nos compatriotes qui le veulent, de rentrer au pays », a-t-il souligné. Avant d’ajouter : « Nous agissons tous les jours. Nos équipes sont sur le terrain. Nous allons diversifier les campagnes, en associant notamment les Ong ».
Le représentant-résident de l’UE en Côte d’Ivoire a, pour sa part, souligné que la Côte d’Ivoire est en 4e position, actuellement, au niveau de la migration clandestine, après le Nigeria, la Guinée, le Bangladesh. « C’est un paradoxe pour la Côte d’Ivoire qui affiche une bonne croissance économique et qui a une bonne politique d’emploi des jeunes. Ce paradoxe doit faire l’objet de débat », a-t-il souhaité. Il a ajouté que cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’engagement des Chefs d’Etat à la convention de Valette en 2015. « Il vise le retour des migrants dans la dignité et la recherche d’emploi. Il faut une réponse collective», a-t-il poursuivi. Il a également affirmé que le retour des migrants dans leur pays d’origine est une priorité pour l’Europe, confrontée à son taux de chômage croissant et à ses tensions internes.
Abondant dans son sens, la représentante de l’Oim a, quant-à-elle, indiqué que l’’on enregistre un décès sur 35 migrants. « Il y a un nombre croissant de migrants qui se tournent vers l’Oim pour demander son assistance pour leur retour et/ou leur intégration. Selon une enquête de l’Oim, 75% des migrants ont été victimes de violences graves. Et 91% de ces violences ont lieu en Libye », a-t-elle confié.
CASIMIR DJEZOU