Politique: Yamoussoukro toujours capitale

Politique: Yamoussoukro toujours capitale

Politique: Yamoussoukro toujours capitale

Disons-le sans fioritures: le transfert de la capitale à Yamoussoukro, n’a pas été négligé par le pouvoir en place, ainsi que d’aucuns en avaient eu le sentiment. D’autres se complaisaient même à l’affirmer avec ferme conviction, comme s’ils détenaient la preuve manifeste, ne souffrant d’aucun doute, qu’il en était effectivement ainsi. C’est qu’ils s’appuyaient sur le simple fait que le programme d’investissement qui avait  cours au titre dudit transfert avait pris du plomb dans l’aile.

Pour ne pas dire qu’il a été purement et simplement suspendu, au regard d’un certain nombre de contraintes économiques et de priorités qui se sont imposées aux pouvoir publics. Yamoussoukro est la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire depuis 1983. Et elle le demeurera avec tous les attributs institutionnels et infrastructurels nécessaires, dont le pouvoir s’emploiera à la doter.

L’engagement a été pris au cours de ce tout dernier conseil des ministres de l’année 2017, que Yamoussoukro a eu l’insigne honneur d’abriter. Démontrant par ce fait même que le projet n’a pas été relégué aux calendes grecques.

En réalité, ce n’est pas uniquement les investissements marqués par la construction des locaux affectés aux institutions de la République qu’il faut voir désormais. Le processus du transfert de la capitale, exige beaucoup plus d’investissements à ce jour.

Au regard même de l’état de déliquescence que continue de connaître la ville. Une réalité qui commande qu’en plus d’y édifier le palais présidentiel ou la présidence de la République, l’Assemblée Nationale, une cité administrative, etc, il faut absolument initier un vaste plan ou programme de réhabilitation tous azimuts, de la voirie. D’aménagement et de réaménagement des espaces publics, anarchiquement occupés actuellement, par tous types de petits commerces et de pratiques artisanales. Conférant plutôt un visage rempli de contrastes desservants à cette belle cité. Au lieu de lui conférer un attrait des plus saisissants.

Pour tout dire, la mauvaise gestion et occupation de l’espace public, que l’on ne semble plus être à même de corriger ou de combattre à Abidjan, ne devra point se retrouver dans la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Dans la capitale économique, la pratique a revêtu les oripeaux d’un véritable fléau social. De sorte que l’annihiler requiert des efforts assez particuliers, mal aisé à déployer régulièrement pour un Etat qui a mille autres actions de premier ordre à mener. 

Il serait donc bienséant, de ne point négliger la résolution de cette problématique dans la capitale politique et administrative. Où, sans pour autant se trouver dans un état embryonnaire, elle ne peut pas non plus prétendre pour l’instant, afficher la même ampleur que celle qu’elle connaît à Abidjan.

Autrement dit, c’est bien maintenant qu’il faut empêcher le phénomène de devenir une vraie gangrène à Yamoussoukro, sans attendre. Tant il est indéniable que, les allures de grande cité moderne, très tôt conférée à cette ville par le Président Félix Houphouët Boigny, et qui méritent d’être entretenues, voire amplifiées, continuent de capter l’attention du visiteur.

L’autre réalité qu’il convient de mettre en exergue ici est que, la suspension du processus du transfert de la capitale à Yamoussoukro, n’a pas non plus signifié, un abandon des actions et autres grandes initiatives de développement de cette localité. A preuve, elle sert de cadre d’expérimentation à l’implantation des pôle-agroindustriel de Côte d’Ivoire.

En clair, il s’agira de par la volonté des pouvoirs publics, de dynamiser à très grande échelle à des fins commerciale et industrielle, la production du riz, du maïs, du manioc et des légumes. Il en est de même de l’élevage du porc et de la pisciculture. Cette grande opération qui couvrira tout le district de Yamoussoukro et pour laquelle, la Banque africaine de développement s’est déjà engagée à décaisser 40millirds de Fcfa, se fera avec pour acteurs principaux, les jeunes, les femmes, ainsi que les opérateurs privés.

Tout un ensemble d’effets induits, de nature économique et sociale hautement profitables aux populations sont attendus de ce grand projet.  Qui viendra sous peu donner un nouveau souffle, à l’économie de la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire.

MOUSSA TOURÉ