Gestion des ordures: Un guide et des mécanismes innovants pour zéro déchet en décharge
L’Environnement étant intimement lié à la Santé de l’Homme, comment éviter que les déchets liquides, solides, industriels, pharmaceutiques et électroniques, puis les nouvelles menaces émergentes ne soient des terreaux fertiles de maladies et de pandémies pour les populations ? Comment parvenir, pour les pays du Sud qui produisent et accueillent des déchets, à transformer ces déchets en richesses pour lutter contre le chômage et la pauvreté, et garantir en outre un cadre de vie sain aux citoyens ?
Ce sont à ces deux grandes problématiques que le Dr en Chimie, Isabelle Chevalley, par ailleurs députée suisse, tente d’apporter des réponses alternatives et innovantes contenues dans un guide au titre ambitieux : « Zéro déchet en décharge, c’est possible ! ».
La conférence de présentation de ce guide a eu lieu mardi à l’Inades à Cocody-Mermoz. Le directeur des programmes de cette Ong spécialisée en développement social et économique, Pascal Baridomo, a reconnu que cette production faisait non seulement connaître les difficultés liées au problème de la gestion rationnelle et écologique des déchets, mais elle proposait des solutions pratiques pour les ménages africains, reposant sur des mécanismes qui protègent l’environnement.
En citant les exemples du Burkina Faso et du Sénégal notamment, Isabelle Chevalley a indiqué que les déchets sont des mines d’or urbaines. Elle a surtout démontré que si les populations savaient comment transformer leurs déchets, la création de décharges ne s’imposerait pas aux gouvernants africains. Elle fait remarquer que les industries européennes ont remplacé 80% du charbon par des déchets, qui, consumés à haute température dans les cimenteries, donnent des produits recyclés de grande qualité.
En analysant la texture des différents éléments composant les déchets dans les décharges africaines, elle a montré sur la base des monographies, représentant des scènes de femmes et d’hommes en plein travail de transformation dans des unités industrielles ou artisanales de petite taille, que rien ne se perd dans les déchets, mais que tout se transforme. De façon simple et pragmatique, la députée Chevalley a montré comment recycler le plastique, le fer, l’aluminium, le verre, des déchets verts et électroniques.
Son exposé a été soutenu par des exemples d’objets recyclés qui servent dans l’ameublement, la décoration, l’esthétique. Elle a aussi et surtout typé les différentes merveilles qu’on pouvait faire avec du plastique, de l’aluminium, du papier carton. Par exemple, on pouvait obtenir du feu pour la cuisine, du biogaz, du carburant.
Cependant, le Dr Chevalley a mis en garde les populations et les autorités souvent abusées par des personnes qui proposent des « solutions miraculeuses » pour la gestion des ordures.
Les produits biodégradables ne sont nullement à confondre avec les produits oxodégradables qui, au contact de la lumière et de la chaleur, se décomposent en fines lamelles, se dispersent dans l’air ou sont, en saison de pluies, entrainées dans les eaux qu’elles empoisonnent. La santé des populations court un risque avec de tels produits.
Les différentes organisations de la société civile qui œuvrent dans ce domaine et d’autres intervenants ont souhaité que Inades-Formation crée d’autres tribunes pour que ces solutions alternatives soient sues auprès d’un plus nombre de populations et d’entreprises.
Franck A. Zagbayou