Handicapés intellectuels: L’Ambassadeur du Japon inaugure la nouvelle page blanche à Bingerville
« Le rêve est devenu réalité. Ce joyau est là, après plusieurs années d’espérance… C’est beaucoup de choses pour nous, parents de handicapés intellectuels. D’autant plus que c’est le fruit de 30 décennies de plaidoyer… Notre centre est entre nos mains ». Ces mots de réjouissances ont été prononcés par Dr Anne Marie Dem Niacadié, présidente de l’Association pour la réinsertion des enfants par une éducation adaptée (Areéa) encore appelée La page blanche.
C’était à la faveur de la cérémonie officielle de l’inauguration de la nouvelle Page blanche, par l’ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire, Kuramitsu Hideaki, à Bingerville. L’édifice d’un cout global de 515 millions de F Cfa, a bénéficié d’un don de 72 millions de F Cfa du Japon. Il est composé de 16 salles de classes, d’une piscine et d’autres espaces pour une meilleure prise en charge des enfants.
La structure d’accueil, selon le diplomate « permettra d’améliorer l’environnement scolaire et le renforcement de l’indépendance économique, mental et social des personnes handicapées. Il s’inscrit dans le cadre des micro-projets locaux contribuant à la sécurité humaine (Apl) du Gouvernement du Japon ».
Ce financement a servi à la construction de huit salles de classes sur 16 pour les personnes handicapées intellectuelles et à la fourniture d’équipements spéciaux. Il a permis aussi de relocaliser le centre d’accueil, qui était aux Deux Plateaux, à Bingerville sur un terrain octroyé par l’Etat, a précisé le diplomate japonais.
« L’aménagement éducatif est l’un des secteurs primordiaux au développement de la Côte d’Ivoire. Raison pour laquelle, 5 projets dans le domaine de l’éducation, financés dans le cadre des micro-finances de projets locaux, sont actuellement en cours de réalisation », a ajouté l’ambassadeur du Japon.
Rebaptisée complexe Henriette Konan Bédié, par Dr Anne Marie Dem Niacadié, présidente de Areéa, le complexe est le premier du genre en Côte d’Ivoire et même au-delà des frontières ivoiriennes.
Toutefois, la structure d’accueil a besoin de deux cars de 35 places pour le déplacement de ses pensionnaires, a plaidé la directrice de Areéa. Avant de solliciter que le projet de la nouvelle page blanche soit reconnu comme étant d’utilité publique. Toute chose qui lui permettra d’être exonéré des taxes.
Le directeur de la Page blanche, M. Touré B, ne dit pas autre chose. Pour lui, « ce complexe est un cadre adapté pour la prise en charge de nos enfants, malades d’autisme, de trisomie 21… Ils sont encadrés ici avec un programme individualisé et personnalisé ». Pourtant, il a fait remarquer que l’ignorance aidant, le handicap intellectuel des pensionnaires est renforcé par les préjugés.
« Nos défauts sont plus visibles que ceux des autres et parfois ils effraient ceux qui ne nous connaissent pas suffisamment. Mais nous sommes spéciaux et nous devons être pris avec notre spécificité », a pour sa part exprimé l’artiste ivoirien Kajeem, en tant qu’ambassadeur des handicapés intellectuels de la nouvelle Page blanche.
Réunir dans une chaîne de solidarité toutes les personnes interpellées par le handicap intellectuel, écouter les familles des personnes souffrant de handicap intellectuel pour éviter l’isolement, sont entre autres, les objectifs que se sont assignés l’Aeéra.
La cérémonie a été rehaussée de la présence des représentants des ministères en charge de la protection sociale et de la santé.
Isabelle Somian