Prestation des actes médicaux: Les nouveaux barèmes appliqués à partir du 1er janvier 2019
Maintes fois différée, l’application des tarifs du barème de 1998 dans les cliniques privées en Côte d’Ivoire devrait être effective le 1er janvier 2019. Du moins, à en croire, Dr Joseph Boguifo, président de l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire (Acpci), qui s’est exprimé sur la question le 24 décembre au cours d’une rencontre avec la presse, à la Chambre de commerce et d’industrie dans la commune du Plateau.
Selon ce barème, actuellement à 12.000 F Cfa, la consultation en médecine générale devrait passer à 15.000 F Cfa, soit une augmentation de 25%, tandis qu’en médecine spécialisée, la consultation devrait s’élever à 17.500 F Cfa contre 15.000 F Cfa aujourd’hui, soit une augmentation de 16%. « Ces tarifs datent de 1998. Nous avons été amenés à surseoir à leur application à plusieurs reprises pour tenir compte des difficultés des populations », laisse-t-il entendre.
Mais, précise-t-il, les cliniques en tant qu’entreprises sont soumises aux mêmes lois de gestion que les autres. Elles doivent donc être en mesure d’assurer leurs charges et payer leurs impôts. Or, en 25 ans, note le président de l’Acpci, les charges n’ont fait qu’augmenter tandis que les tarifs pratiqués sont restés inchangés. Conséquences : « Les cliniques vivent d’énormes difficultés aujourd’hui, plusieurs propriétaires de cliniques privées ont dû vendre leur établissement, quand ils n’ont pas carrément mis la clé sous paillasson », déplore Dr Boguifo.
Du côté de l’ordre des médecins, ce changement de tarifs ne pose aucun problème : « Les cliniques fixent les tarifs et honoraires et nous les envoient pour entériner. Ce ne sont pas de nouveaux tarifs, ils ont été entérinés par le gouvernement ivoirien suite à la dévaluation », note Dr Aka Kroo Florent, président du Conseil national de l’ordre des médecins de Côte d’Ivoire (Cnomci) dont le secrétaire général, Dr Raoul Yapo, fait savoir que depuis deux ans, un sticker sécurisé permet d’authentifier les actes médicaux. Et ce, en vue de mettre de l’ordre dans le secteur des cliniques privées en Côte d’Ivoire.
Selon lui, les cliniques ont voulu faire une action sociale vis-à-vis des patients en appliquant le tiers payant, mais aucune loi ne les oblige à l’appliquer. De plus, à travers une présentation, Dr Bakayoko Sidick, président du Syndicat national des médecins privés de Côte d'Ivoire (Synamepci), a laissé entendre qu’il n’appartient pas à l’État de fixer les honoraires des médecins.
À propos de ce changement des tarifs qui se profile, au ministère de la santé et de l’hygiène publique, on joue plutôt la prudence. « Attendons de voir », conseille Dr Bitty Marie-Joseph de la direction des établissements et professions sanitaires (Deps). Pour rappel, à l’issue d’une réunion tenue le 9 août 2018, les assureurs et associations professionnelles de la santé, sous la supervision des ministères en charge de la santé et du commerce, avaient produit une déclaration suspendant l’application de ces nouveaux tarifs.
Une suspension qui visait à préparer l’application de cette mesure dans un climat apaisé et permettre aussi aux assureurs de prendre les dispositions idoines. De manière consensuelle donc, la date du 1er janvier 2019 avait été choisie pour l’entrée en vigueur de ce barème.
FRANCIS KOUAMÉ