Reprise du travail : La circulation est restée fluide au Plateau et dans les quartiers
Reprise du travail : La circulation est restée fluide au Plateau et dans les quartiers
Tous les Abidjanais l’ont constaté hier. Les rues de la ville n’étaient pas encombrées comme de coutume. Certains ont pu partir de Bingerville au Plateau sans problème. D’autres venant de Yopougon, le matin, étaient surpris et se posaient des questions. Comme cette dame qui a voulu garder l’anonymat. « Je me suis demandé ce qui se passe, parce que nous devons reprendre le travail aujourd’hui (ndlr : hier). La voie était dégagée » ; explique-t-elle.
Arrivée au Plateau, elle a fait le même constat. « Ce n’est pas normal que l’on ne puisse pas reprendre le service le lendemain de la fête qui n’est pas un jour férié. Je ne comprends pas ce qui se passe ; il faut sanctionner. Dans le privé, on ne peut pas tolérer cela. C’est seulement dans le public que les gens peuvent accepter pareille chose », fulmine-t-il. Kra Patrick Hervé, fonctionnaire, a remarqué la même chose. « Au point de ralliement pour prendre les véhicules qui nous envoient au Plateau, il n’y avait pas grand monde. Dans notre service, les gens sont à leur poste. Mais nous remarquons tous que les rues du Plateau sont désertes », dit-il. Pour lui, cette situation n’est pas normale. Parce que le lendemain de la fête est un jour ouvrable. Aussi, estime-t-il que c’est la rigueur des responsables administratifs qui peut régler cette situation « S’il y a un laxisme, cela dessert les intérêts de l’administration. Généralement, c’est au publique que ce genre de comportement peut exister », dit-il également.
Les lieux de restauration dans la commune des affaires sont également restés fermés dans certains quartiers. A la cité administrative, un tenancier qui accueille habituellement la centaine de clients par jours, dit en avoir accueilli une quarantaine. Une autre dame qui a requis l’anonymat s’est écriée : « Je ne sais pas si cela fait suite à l’euphorie de la fête. La ville est vide, certains patrons ont certainement demandé à leurs employés de ne pas venir. D’année en année, le 2 janvier, la situation est la même ».
Pour Jean François Kobenan, chef de service du suivi évaluation à la direction des services vétérinaires, justifie cette situation par le fait que les gens sont fatigués, après les fêtes. Il indique à ce propos que dans les grandes institutions internationales, très souvent les travailleurs vont en congé à partir du 22 décembre pour reprendre le 5 ou le 6 janvier. Tandis qu’en Côte d’ivoire, les gens vont en congé le 24 décembre pour la fête du 25, et ensuite le 31 pour la fête de fin d’année. De sorte que la reprise du service le 2 Janvier est difficile.
Un entrepreneur, Olivier Guéi, estime que la question des absences dépend de chaque structure.
« A d’autres, on a peut-être demandé de ne pas venir parce que le patron n’est pas là. Ou alors d’autres ont décidé de reprendre la semaine prochaine. Ceux qui ne sont pas venus sont plus dans le privé. Notamment les restaurateurs, parce qu’ils se sont donnés plus pendant la fête, le 24 et ensuite le 31 ».
Sur ce point, un Européen qui a voulu garder l’anonymat, ne voit rien d’anormal. Il raconte à ce propos que le pire mois, en France, c’est mai, avec de nombreux jours fériés. Notamment la fête du travail, le 1er mai qui est férié, le 8 mai, l’armistice de la Seconde Guerre mondiale. « Quand il y a des jours fériés qui se suivent comme la fête de Noël et le nouvel an, les gens combinent cela avec leurs autorisations de congés, et s’absentent plusieurs jours. Moi, je ne vois absolument pas ce qu’il y a d’anormal », dit-il.
Au ministère de la Fonction publique, Oka Séraphin le directeur de cabinet, a indiqué qu’aujourd’hui (ndlr : hier) est un jour ouvré et les fonctionnaires sont tenus d’être à leurs postes de travail. En ce qui concerne son ministère, il a fait savoir que tous ses collaborateurs sont présents. Tous les absents ont obtenu une permission en bonne et due forme. Ceux qui s’absentent sans autorisation s’exposent à des sanctions, notamment une demande d’explication, et ensuite une traduction devant le conseil de discipline.
Marie-Adèle Djidjé